Bordeaux: Ce que l'on sait après les dégradations des locaux de l'université
FAITS DIVERS Un groupe de plusieurs dizaines de personnes s’est livré à des dégradations dans le bâtiment Broca 1, attenant à l’université des sciences humaines de la Victoire ce mercredi, en marge de la manifestation contre la réforme El Khomri…
les locaux de Broca 1, un bâtiment attenant à l’université de sciences humaines de la Victoire, dégradés ont été vandalisés dans la nuit de mercredi à jeudi. « On est atterré par ce type d’exactions qui pénalisent les étudiants » a réagi le président de l’université Manuel Tunon de Lara, ce jeudi.
Quels sont les dégâts ?
Des chaises et tables ont été empilées devant les portes pour permettre aux individus de se barricader dans le bâtiment de 5 étages. Du matériel informatique a été volé ou dégradé. Des outils pédagogiques appartenant à l’école de psychomotricité, comme des poupons, ont aussi été abîmés. Un ascenseur est à présent hors-service. Et de nombreux tags et inscriptions injurieuses figurent sur les portes, rideaux et sols du bâtiment.
Les portes de certains bureaux ont été défoncées à coups d’extincteur. Le président de l’université estime que les dégâts vont coûter plusieurs dizaines de milliers d’euros. L’estimation exacte est encore en cours.
Que s’est-il passé ?
Après la manifestation des opposants au projet de loi El Khomri, Esteban, un étudiant en économie de 21 ans, raconte que des débats et échanges citoyens ont eu lieu, en fin de journée, dans ce bâtiment de Broca 1 qui était librement accessible. Un groupe de plusieurs dizaines de personnes a occupé les lieux toute la nuit, vandalisant les locaux. « Nous qui avons des revendications, nous nous désolidarisons totalement de ces voyous », déclare le jeune homme, membre de l’union des étudiants communistes mais qui s’est exprimé en son nom propre.
Pourquoi la police n’est pas intervenue ?
« S’agissant de locaux universitaires et d’occupants principalement étudiants, les policiers n’ont pas pu immédiatement pénétrer dans les lieux pour mettre fin à cette occupation. Les moyens dont disposait la police et la configuration des locaux (amphithéâtre situé au quatrième étage de l’immeuble) rendaient très délicate une opération d’évacuation », détaille la préfecture dans son communiqué.
Qui sont les casseurs ?
« Un groupe d’environ deux cents personnes, composé d’étudiants mais aussi de militants extrémistes et notamment des anarchistes, s’est introduit brutalement dans les locaux de la faculté pour y tenir une assemblée générale », estime la préfecture de Gironde dans son communiqué.
Les individus qui ont occupé le site ont laissé des affichettes pour expliquer les raisons de cette occupation. Ils racontent qu’ils n’ont pas pu organiser une assemblée générale initialement prévue dans les locaux principaux de la Victoire, car la police les aurait repoussé en formant « un cordon agressif ». Ils écrivent qu’elle était déjà « intervenue violemment le matin pour empêcher le blocage du lycée du Mirail ». Leur ambition affichée était de fonder « un espace de création, de réflexion et d’échanges ».
Où en est l’enquête ?
Les policiers ont commencé leur enquête, procédant aux constats et aux premiers relevés. Comme les deux auteurs de tags en pleine rue qui ont été interpellés pendant la manifestation, le préfet souhaite que les auteurs soient identifiés et présentés devant la justice.
Quand les cours vont-ils reprendre ?
Dès ce vendredi, le nettoyage des lieux va commencer. Les cours prévus dans ce bâtiment vont être transférés dans d’autres salles. Ils ont été annulés ce jeudi, en raison de ces dégradations.