Procès Bettencourt: Claire Thibout maintient ses accusations et accable Banier
JUSTICE L'ex-comptable des Bettencourt a été entendue longuement par le tribunal correctionnel de Bordeaux, ce mardi...
Claire Thibout, témoin central de l'affaire Bettencourt, a été entendue ce mardi par visio-conférence, devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. L'ex-comptable de 56 ans a été longuement interrogée, en particulier par les avocats de la défense.
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C'est elle qui a accusé Patrice De Maistre, gestionnaire de la fortune des Bettencourt, d'avoir remis des fonds à Eric Woerth, en pleine campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2007. Elle assure que Patrice de Maistre lui a demandé 150.000 euros et qu'elle en a retiré 50.000.
Quand elle lui demande à quoi sont destinés ces fonds, il lui répond que c'est pour Eric Woerth et la campagne de Nicolas Sarkozy. «Vous en êtes certaine?» demande le président du tribunal Denis Roucou. «J'en suis sûre», répond Claire Thibout.
De Maistre et Woerth démentent la remise d'argent
Patrice De Maistre dément le fait qu'il y ait eu remise d'argent «elle a construit quelque chose pour me nuire», déplore-t-il. Et de son côté, Eric Woerth nie aussi avec force ces accusations: «Je n'ai pas reçu d'argent liquide de la part de Patrice de Maistre pour financer la campagne électorale. Nous n'avons jamais parlé de ça. Nous n'en avions pas besoin, on a reçu des dizaines de milliers de chèques»
«Tout le monde piochait dans la caisse»
En 2007, elle raconte qu'elle va voir Françoise Meyers-Bettencourt car elle ne pouvait plus supporter cette situation où «tout le monde piochait dans la caisse».«J'ai pensé que c'était mon devoir de le faire, je voyais bien que Liliane Bettencourt n'était pas apte à signer des chèques. Si je ne l'avais pas fait ce serait moi qui comparaîtrais devant le tribunal. Je l'ai fait en mon âme et conscience.»
La fille de Liliane Bettencourt lui demande si elle serait prête à la soutenir en cas de procès, et Claire Thibout répond qu'elle témoignera. Mais elle ajoute qu'elle risque de perdre son emploi. Françoise Bettencourt lui propose alors un protocole d'accord financier, en cas de licenciement.
«Peur que la poule aux œufs d'or disparaisse »
Rappelant à maintes reprises l'état de faiblesse et d'hébétude de la milliardaire, Claire Thibout a insisté sur l'emprise de François-Marie Banier au cours de son témoignage. Il lui aurait dit qu'il avait l'intention de parler à la fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt, pour lui dire qu'il y avait «assez d'argent pour deux». Elle relate aussi que lors de l'hospitalisation, en 2006, de l'héritière de l'Oréal, François-Marie Banier n'aurait pas voulu qu'on lui fasse un IREM «car il avait peur qu'on la mette sous tutelle et que la poule aux œufs d'or disparaisse».
«Banier voulait me faire tremper dans ses histoires»
Maître Jacqueline Laffont, avocate de Patrice de Maistre, cite pendant l'audience une lettre de janvier 2006 adressée à Maître Normand (le notaire de Liliane Bettencourt) où il est question de deux appartements que souhaite lui donner la milliardaire. La transaction ne s'est pas faite. «Banier voulait me faire tremper dans ses histoires. Il m'a proposé des comptes en Suisse, des appartements, un bijou. Je voulais qu'il arrête de me harceler. Alors, pour qu'il me fiche la paix, j'ai envoyé quelques papiers à maître Normand mais je n'ai jamais donné suite»,explique Claire Thibout.