Toujours pas de repas de substitution au porc à Arveyres

SOCIETE La municipalité d'Arveyres, en Gironde, a décidé de ne plus servir de repas de substitution aux élèves ne mangeant pas de porc. Une manifestation était organisée devant la cantine lundi soir...

Mickaël Bosredon
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Illustration d'une cantine scolaire, le 18 décembre 2012.
Illustration d'une cantine scolaire, le 18 décembre 2012. — FRED SCHEIBER/20 MINUTES

Une poignée de parents d’élèves s’étaient donnés rendez-vous, lundi soir, devant la cantine municipale d’Arveyres (Gironde), petite commune de 1.900 habitants, pour manifester leur mécontentement. En ce jour de rentrée des classes, ils entendaient protester contre la décision du maire, Benoît Gheysens (sans étiquette), de ne plus servir de repas de substitution aux enfants ne mangeant pas de porc. L’élu avait évoqué un problème de «gaspillage alimentaire», nombre d’enfants préférant le plat de substitution à celui initialement servi.

«C’est au maire de régler le problème qu’il a créé»

Contactée par 20 Minutes, la représentante des parents d’élèves, Carine Louloum, indique que, après une phase «d’incompréhension», «plusieurs échanges ont eu lieu avec la mairie» et que «des solutions sont en passe d’être touvées.» Comme, par exemple, «ne plus servir du porc qu’une fois par semaine, au lieu de deux ou trois», ou que les enfants s’inscrivent à la cantine pour un trimestre, et non chaque jour, afin de mieux élaborer les menus.

Une concertation que Florent Boudié, député PS de la 10ème circonscription (Libournais), appelle de ses vœux. «Du point de vue de la loi, il n’y a aucune obligation de prendre en compte des exigences alimentaires d’ordre religieux», rappelle l’élu. «Maintenant, il y a la méthode, et là, on ne peut que regretter le manque de concertation. Le maire d’Arveyres a mis fin à un consensus qui fonctionnait parfaitement depuis quinze ans dans sa commune. Et ce manque de discussion aboutit maintenant à de la récupération politique de la part de l’extrême-droite. Sa décision n’était pas à la hauteur de la sensibilité de ce dossier, c’est à lui, maintenant, de résoudre le problème qu’il a créé.»

Les quelques manifestants ont entonné La Marseillaise à l’arrivée du maire lundi soir. Celui-ci, qui a déclaré ne pas souhaiter revenir sur sa décision, devait tenir  une «commission cantine» avec les représentants des parents d’élèves.