Grand-Est : Ça devrait mieux rouler pour passer son permis de conduire

Roulez jeunesse Les apprentis conducteurs de nombreux départements du Grand-Est vont pouvoir bénéficier d’un nouveau service, « RDV Permis », pour les aider à passer à leur convenance l’épreuve pratique du permis de conduire

Gilles Varela
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Illustration. Une voiture-école
Illustration. Une voiture-école — Clément Follain / 20 Minutes

Obtenir la bonne date d’examen pour passer son permis de conduire n’est pas toujours une autoroute tranquille. Aussi, RdvPermis, dispositif gouvernental qui permet aux candidats libres ou aux auto-écoles de réserver nominativement en ligne une date et une heure de passage pour l’épreuve pratique du permis de conduire, arrive (enfin) dans le Grand-Est, la Bourgogne-Franche-Comté et toute la Corse. Un service gratuit, déjà déployé progressivement depuis deux ans dans 81 départements de l’Hexagone, en commençant par l’Occitanie.

Concrètement, la demande se fait par voie électronique, soit par le biais de son auto-école, soit son propre compte créé sur le site de réservation, que vous soyez candidat libre ou non. Le candidat est alors informé en temps réel sur sa boîte mail de toutes les démarches effectuées en son nom. « Cette méthode d’attribution des dates d’examen est la sixième des dix mesures demandées par le gouvernement pour faciliter l’accès au permis de conduire », souligne Pascal Perdu-Alloy, chef de l’unité éducation routière, en charge de l’organisation des examens du permis de conduire à la Direction départementale des territoires (DDT) du Bas-Rhin.

« Une répartition plus efficiente des créneaux »

Avant RdvPermis, l’attribution des places aux auto-écoles était basée sur une prévision, d’après leur activité l’année précédente. Cela ne sera plus le cas à présent, « car cette nouvelle méthode d’attribution est basée sur les candidats qui sont actuellement réellement formés, détaille Pascal Perdu-Alloy. C’est une attribution en temps réel en quelque sorte, qui répond davantage aux besoins actuels des candidats et permet d’avoir une vision des créneaux disponibles sur cinq à six semaines contre dix jours auparavant. Cela laisse à l’organisme de formation le temps de se retourner pour préparer ses élèves. » Objectifs avoués ? Moderniser les inscriptions et « rendre plus efficient la distribution et la répartition des créneaux ». Le tout « sans augmenter le nombre total de dates disponibles », en réduisant notamment « l’énorme gaspillage de créneaux qui ne sont pas honorés », assure Pascal Perdu-Alloy.

Une avancée, pas toujours si évidente pour des autos-écoles que nous avons contactées. « C’est une bonne idée mais qui n’est pas forcément adaptée à tous, pointe Laura, de l’auto-école du Triolet à Montpellier (Hérault). Cela nous oblige à être plusieurs heures sur notre ordinateur à guetter des places d’examens. En gros, pour ceux qui n’ont pas la chance d’avoir une secrétaire, et qui travaillent seuls, c’est impossible d’être connecté au bon moment et ne pas voir les grosses structures réserver tous les créneaux intéressants. » Gary, gérant de l’auto-école Montlhery à Narbonne dans l’Aude, l’un des tout premiers départements également où RdvPermis a été expérimenté il y a deux ans, confie s’être « fait des cheveux blancs », lors du déploiement du dispositif. « J’ai passé de mauvaises nuits, ça a changé notre façon de travailler, notre programmation. On doit piocher des places, choisir très tôt quel candidat va passer, sur quelle session. Du coup c’est une charge supplémentaire, un petit stress. Mais à ce jour c’est un système plutôt bien fait à partir du moment où il y a suffisamment de places proposées par départements, ce qui n’est pas toujours le cas comme me l’ont indiqué des collègues d’autres départements voisins ».

Chronophage, stressant, Laura, la gérante montpelliéraine, reconnaît tout de même que cela décharge les autos-écoles de leur responsabilité pour retrouver rapidement un créneau en cas d’échec de l’élève. « Avec RdvPermis, il y a un système de pénalités, avec une date pour se représenter qui est incompressible, indexée sur la notation obtenue lors du premier passage », précise-t-elle. Une contrepartie, qui permet de « responsabiliser les candidats, explique les autorités. D’éviter d’avoir des élèves qui mettent la pression pour se présenter à l’examen alors qu’ils ne sont pas assez préparés et donc de libérer ainsi des créneaux qui peuvent profiter à d’autres ».

Un dispositif qui « va de l’avant, qui permet à la personne de se placer quand cela l’arrange et c’est déjà beaucoup, sourit Pascal Perdu-Alloy. C’est une avancée certaine pour les nombreux jeunes qui passent leur permis, souvent étudiants, à qui l’on imposait une date et qui au final, ne pouvaient pas venir le jour de la convocation car ils avaient des partiels, des examens », illustre Pascal Perdu-Alloy. Une bonne nouvelle donc pour tous les nouveaux départements qui vont prochainement bénéficier de ce nouveau dispositif, même s’il va falloir encore un peu patienter pour devenir le roi de la route, les premiers examens réservés via RdvPermis dans le Bas-Rhin ne se dérouleront en effet qu’à partir du 2 mai prochain.

Jusque-là réservé aux écoles de conduite et aux candidats de 81 départements, RdvPermis est désormais en cours de déploiement dans les départements des Ardennes, l’Aube, la Marne, la Haute-Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, la Moselle, le Bas-Rhin, le Haut-Rhin, des Vosges, de la Côte-d’Or, du Doubs, du Jura, de la Nièvre, de la Haute-Saône, la Saône-et-Loire, l’Yonne, le Territoire de Belfort et enfin la Corse-du-Sud et la Haute-Corse.