YouTube : Yacetom, les « rappeurs de l’humour » à l'assaut des plateformes de streaming
« WESH YOUTUBE » Le duo de youtubeurs a lancé la deuxième saison de sa série « Wesh la school » et vise encore plus haut pour la suite de sa carrière
- Yacetom s’est lancé sur le Web il y a près de six ans. Aujourd’hui, le duo compte 850.000 abonnés à leur chaîne YouTube.
- Spécialisés dans la fiction, Yacim et Tom se sont fait connaître grâce à leurs sketchs nommés Les bâtards à l’école.
- Il y a quelques semaines, les deux vidéastes ont lancé le plus gros projet de leur chaîne : la saison 2 de la série Wesh la school.
L’histoire démarre dans un stade de foot. Tom, en école de réalisation, s’active sur un plateau de tournage. Yacim, intrigué par le monde de l’audiovisuel, participe à cette émulation, à côté de son travail au service courrier de Engie. Il n’a fallu que quelques minutes aux deux futurs vidéastes pour sympathiser et se retrouver devant et derrière une caméra. C’était décidé, ils allaient se lancer dans la réalisation de sketchs sur le Web sous le nom de Yacetom.
Six ans après leurs premiers pas, une dizaine de personnes travaillent à plein temps pour la chaîne de Yacim et Thomas, qui a atteint les 850.000 abonnés. Avec, entre autres, une cheffe de projet et une équipe technique, les deux youtubeurs tentent de déléguer certaines parties de leurs vidéos même s’ils aiment avoir le contrôle. « Je veux tel accessoire, je veux être habillé comme ci, je veux faire ça dans ce lieu avec telle lumière, je veux une ambiance comme ça », énumère Tom. De l’écriture à la comédie, ils chapeautent tous les aspects de leurs projets.
Wesh la school, format le plus abouti de Yacetom
Parmi eux, la deuxième saison de Wesh la school, le plus gros format de leur chaîne. Dans cette série, les comédiens incarnent deux professeurs, l’un « un peu raciste » et l’autre « un peu trop porté sur le sexe ». Deux caractères stéréotypés tirés des Bâtards à l’école, leurs sketchs les plus populaires. « Dans la saison 1, chaque épisode se suffisait à lui-même. Aujourd’hui, on est sur des épisodes à trame donc on doit toujours être dans l’anticipation quotidienne de ce qu’il va se passer dans le prochain épisode, explique Yacim. C’est un puzzle mais c’est super excitant. »
« Ça tient sur des mois et c’est le projet le plus ambitieux qu’on ait eu à faire jusque-là », ajoute Tom. Pourtant, si le public n’avait pas été au rendez-vous, le rêve aurait pu rapidement tourner au cauchemar. Puisque écrire et tourner une série demande d’importants moyens, les équipes ont fait le choix d’attendre le retour des internautes pour s’atteler à la suite. « On ne savait pas si on allait aller jusqu’au bout », confirme Tom. Après quelques ajustements, tous les épisodes seront bel et bien couchés sur papier avant d’être mis en boîte.
Direction Netflix (ou Prime Video ou OCS ou Canal ou…)
Avec cette série, les deux youtubeurs affichent clairement leurs ambitions : s’exporter hors de la plateforme sur laquelle ils affichent actuellement plus de 100 millions de vues. « YouTube est un CV à ciel ouvert. Tu montres ce que tu sais faire et si tu es bon, au bout d’un moment, on va venir te chercher. C’est ça qui est génial avec YouTube, tu n’as plus besoin de toquer aux portes des productions avec ton projet comme avant », confie Tom.
Afin de voguer vers d’autres horizons tels que Netflix ou Prime Video, Yacetom compte bien se diversifier dans les mois à venir. Les personnages des Bâtards, créés il y a près de quatre ans, vont pouvoir respirer un petit peu. « On doit toujours prouver qu’on est capable de faire tout ce que l’on veut faire », certifie Yacim, que l’on retrouvera cette année en compagnie de Tom dans plusieurs courts métrages, dont les univers seront différents de ceux dans lesquels on a pu les voir évoluer au fil du temps.
« To be or not to be » des youtubeurs…
Depuis un mois, Tom et Yacim tentent de nouvelles choses sur leur chaîne et alternent les épisodes de Wesh la school et des Bâtards avec des vidéos non-scriptées. La dernière en date, « On teste les expériences TikTok (on vous dit si ça marche vraiment) », dont le titre fait penser aux contenus de Michou, Inoxtag, Amixem ou Mcfly et Carlito, qui trustent les premières places des vidéos les plus tendances de YouTube. « Il y a un aspect financier derrière ça, témoigne Tom en toute transparence. C’est bien de faire des trucs comme ça parce que ça amène beaucoup d’opés », autrement dit des placements de produits.
Grâce à l’argent réuni suite à ces opérations commerciales, Yacetom peut proposer des projets plus ambitieux, à l’instar de la deuxième saison de Wesh la school, car leur priorité reste la même : la comédie. « On a fait un premier essai, on en fera d’autres, on n’a pas d’attentes spéciales. On a d’autres styles de concepts qui arrivent, on testera et tant qu’on continue avec la fiction à côté, ce pour quoi on bosse et qui nous anime, on peut se permettre de faire des "ratés" », poursuit Tom.
Faut-il alors considérer Yacim et Tom comme des youtubeurs ? « Je pense qu’on est des cinéastes de YouTube, répond le dernier. On ne peut pas se dire cinéastes. On a beaucoup été bercés par l’époque Studio Bagel, Golden Moustache, toute cette ère de fiction. On n’est pas de purs youtubeurs mais on est entre les deux. » « Ce qu’on vise, ce n’est pas de devenir des youtubeurs », complète Yacim qui dit ne pas avoir d’attentes spécifiques autour de ce style de vidéos plus légères et moins difficiles à mettre en place, à part se montrer tels qu’ils sont face à leurs fans qui ne les connaissent qu’à travers leurs personnages de fiction.
« Nos rimes, c’est la punchline »
Leur personnalité, c’est celle de deux vidéastes dont toutes les idées « partent de nous deux à la chicha », rigole Tom. Parmi leurs thèmes de prédilection à l’écran : « l’école, le boulot, la famille et le cul », parfois avec un vocabulaire très cru revendiqué par Yacetom. « On a commencé en faisant ça donc si demain, on faisait autre chose, ce serait mal perçu par les gens qui nous suivent parce que ce ne serait pas nous, commente Yacim. Et puis, ça s’appelle Les Bâtards, ce sont deux personnages un peu beaufs, un peu losers, c’est complètement assumé. »
« On est un peu les rappeurs de l’humour. On ne reprochera jamais à un rappeur d’être misogyne, on est dans le même créneau. Le rappeur fait des rimes, et nous, nos rimes, c’est la punchline », conclut Yacim. Et comme les rappeurs, dont le désir est de passer des mixtapes aux albums, Yacetom vise plus grand. Après YouTube, le duo compte bien s’investir sur un projet de film, actuellement en discussion avec des plateformes de streaming.