Médine qualifié de « rappeur islamiste » : Aurore Bergé va porter plainte pour les « centaines » de menaces reçues
CYBERHARCELEMENT Médine a porté plainte pour diffamation après avoir été qualifié de « rappeur islamiste » par Aurore Bergé
Des réactions en forme de raid numérique. La députée LREM Aurore Bergé va porter plainte samedi pour les « centaines » de messages menaçants ou insultants qu’elle a reçus après avoir qualifié Médine de « rappeur islamiste ». De son côté, l’artiste avait annoncé mercredi avoir déposé une plainte pour diffamation au tribunal judiciaire de Paris.
La députée des Yvelines portera plainte contre X à la gendarmerie après avoir constitué « un dossier exhaustif » de plusieurs dizaines de messages : « menaces très claires, très directes, insultes les plus violentes », dont elle a partagé des extraits sur les réseaux sociaux. En tout, la présidente déléguée du groupe LREM à l’Assemblée a dit avoir reçu « à ce stade plusieurs centaines » de messages.
« On va t’égorger, on va te retrouver, on connaît ton adresse »
« J’ai déjà, comme beaucoup d’élus malheureusement, subi des messages de menaces et d’insultes. Je n’ai jamais subi ce volume-là, à tel point que j’ai dû couper la possibilité de commenter mes publications sur Instagram ou certains tweets. Maintenant, j’ai beaucoup de messages privés qui continuent à m’être envoyés comme "on va t’égorger, on va te retrouver, on connaît ton adresse" », détaille la députée. Sur Twitter, Aurore Bergé a également reçu de nombreux messages de soutien, y compris hors de sa famille politique : le secrétaire national d’EELV Julien Bayou s’est ainsi dit « scandalisé par les menaces et attaques sexistes » qu’elle reçoit.
Médine a publié mardi soir sur Twitter une preuve de dépôt de sa plainte avec constitution de partie civile auprès du tribunal judiciaire de Paris, du chef de diffamation publique visant Aurore Bergé après ses propos tenus sur LCI jeudi 18 février.
Des concerts annulés au Bataclan
Réagissant au débat sur l’islamo-gauchisme dans les universités provoqué par la ministre de l’Enseignement Frédérique Vidal, Aurore Bergé avait pris l’exemple de l’École normale supérieure (ENS) qui avait en 2017 invité « ce rappeur islamiste, Médine, celui qui disait qu’il fallait tuer les laïcards ». Médine est régulièrement accusé à droite et à l’extrême droite de complaisance envers l’islamisme. Il avait annulé en 2018 des concerts prévus au Bataclan après des demandes en ce sens de proches de victimes et de mouvements d’extrême droite.
« J’apporterai les éléments démontrant la bonne foi qui est la mienne », a dit Aurore Bergé qui attend dans les prochains mois la notification de sa mise en examen, « quasi systématique dans les cas de diffamation par voie de presse ».