« Koh-Lanta » : « J’ai voulu en chier, j’en ai chié », rapporte Marie-France
INTERVIEW Sans collier d’immunité, la candidate de l’équipe du Nord n’a rien pu faire pour garder sa place dans le jeu
- TF1 diffusait ce vendredi le premier épisode de la nouvelle saison de Koh-Lanta, intitulée « Les 4 Terres ».
- Marie-France a été éliminée à l’unanimité par ses camarades de l’équipe du Nord.
- « En trois jours, j’ai trouvé une paix intérieure que je n’avais jamais ressentie », confie la candidate à 20 Minutes.
Elle ne garde « aucune rancœur ». Ce vendredi soir, dans le tout premier épisode de la nouvelle saison de Koh-Lanta, Marie-France a été éliminée par ses camarades de la tribu du Nord. À cause de la défaite des Violets sur l’épreuve d’immunité (qui s’est jouée à pas grand-chose), la candidate de 49 ans a dû faire ses valises au bout de trois jours d’aventure.
Dans le portrait de Marie-France diffusé sur TF1, son fils prévoyait que le plus dur pour elle serait la vie de groupe. Il n’a vu juste qu’à moitié, puisque c’est simplement son âge qui a joué en sa défaveur. Qu’elle soit éliminée dès le début du jeu, l’aventurière s’y attendait. Plusieurs mois après son départ, elle confie à 20 Minutes ses impressions sur cette nouvelle saison et ses sentiments sur les liens qu’elle a tissés avec les autres joueurs.
Partir la première ne doit pas être une chose facile à avaler. Est-ce que vous avez digéré votre départ depuis la fin du tournage ?
Sur le coup, ce n’est pas facile. Quand Denis dit en voix off que je repars vexée, il met le doigt sur le mot juste. Je n’étais pas fâchée, j’étais vexée. On dort une nuit dessus, on analyse, on y repense. Si j’avais eu 20 ans de moins, je l’aurais peut-être mal vécu mais je le prends avec du recul, je me dis que ce n’était qu’un jeu. J’ai quand même eu beaucoup de chance d’être sélectionnée, il ne faut pas l’oublier. Ce serait complètement débile d’être dans la rancœur, on n’avance pas avec. J’ai vécu une superbe expérience et la vie continue.
Vous dîtes que vous aviez besoin d’une galère pour avancer dans la vie. Est-ce que Koh-Lanta fait partie de l’une d’elles ?
Vous auriez dû venir avec moi passer la nuit sous la pluie torrentielle. J’ai cru que j’allais crever. Je n’ai rien dit parce qu’il y avait des jeunes et que je n’avais pas envie de leur faire peur mais j’ai eu peur. Je ne suis pas une couillonne, mais cette nuit-là, je n’en menais pas large parce que je ne m’attendais pas du tout à ça. Franchement, j’étais dans la galère. J’en ai voulu, j’en ai eu. Peut-être que je n’ai pas employé les bons mots dans mon portrait, je suis consciente qu’il y a des gens dans de vraies galères, j’en ai eu aussi, il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre. J’ai voulu en chier, j’en ai chié.
Tout le monde a voté contre vous. Est-ce que vous vous y attendiez ?
Oui, je m’y attendais. Je l’ai compris quand on a perdu l’épreuve d’immunité, je savais que ce serait moi parce que la logique voulait que ce soit moi. Je n’étais pas partie dans l’optique de faire des stratégies, je voulais sauver mes fesses comme chacun donc on ne baisse pas les bras. Mais mon but n’était pas de monter les gens les uns contre les autres. Quand je suis rentrée sur le camp, je voulais faire les choses proprement en trouvant le collier d’immunité. Adrien vient me trouver, et je n’ai compris qu’en voyant son portrait dans l’épisode qu’il était venu pour le côté stratégique. Ça, je ne le savais pas dans le jeu. Quand il m’a demandé si je devais voter contre quelqu’un, je lui ai donné le nom d’Angélique, même s’il n’y a rien eu avec elle. La fille me saoulait un peu parce que c’était un peu « moi aussi, moi aussi ». Il n’y a rien eu d’autre, je n’ai pas été vers elle, elle n’est pas venue vers moi. On s’est revues après et elle est adorable. Koh-Lanta est un jeu, il faut jouer, il ne faut pas subir et ça n’a pas fonctionné.
Est-ce qu’il est facile de créer des affinités en trois jours seulement ?
Je ne me suis pas posé la question, je n’étais pas partie pour me faire des amis. J’ai fait Koh-Lanta pour personne d’autre que moi. Si je me faisais des amis, tant mieux, mais sinon tant pis. Mais je suis repartie avec des vrais amis. On a cette impression, même maintenant quand on se retrouve, de tous se connaître depuis vingt ans alors que l’on n'a passé que quelques jours ensemble. C’est ça qui est bizarre et magique à la fois. Pour une personne comme moi qui suis hyperméfiante, je ne pensais pas que ça pouvait se faire en aussi peu de temps et avec des liens aussi forts.
Pensez-vous que les valeurs des gens du Nord sont compatibles avec Koh-Lanta, qui est un jeu où il est question de stratégie ?
À partir du moment où il est clair dans la tête des gens que ça reste un jeu, il faut faire abstraction du reste. Même si Fabrice a voté contre moi, ça ne veut pas dire que c’est une mauvaise personne du Nord qui n’a plus de valeurs et de convictions. Il devait mettre un nom sur un morceau de papier. Je pense qu’il ne faut pas tout mélanger.
C’est la première fois qu’on retrouve quatre équipes dans Koh-Lanta. Qu’est-ce que vous êtes dit en arrivant sur la première épreuve ?
La première fois que je suis arrivée face à Denis, que j’ai vu qu’il y avait plusieurs équipes, je me suis dit que j’allais être mise à l’écart parce que j’étais la seule Belge. Je ne suis pas Belge mais j’habite en Belgique. Je me suis sentie un peu seule au monde une fraction de secondes. Quand Denis a annoncé comment les choses allaient se passer avec le Nord, le Sud, l’Ouest et l’Est, j’étais super-heureuse parce que j’ai quitté le nord de la France il y a une trentaine d’années et j’avais l’impression d’avoir fait un bond 30 ans en arrière.
Même en trois jours d’aventure, on s’imagine que vous avez eu le temps de vivre plein de choses. Qu’est-ce que vous retiendrez ?
Je ne retiens que du positif de cette aventure. Si je devais changer quelque chose, je ne changerais rien. Je suis restée moi-même, la personne que vous voyez à la télévision c’est vraiment moi. En me voyant dans le premier épisode, j’ai compris pourquoi on me dit parfois que je ne donne pas envie aux gens d’aller vers moi. Ce n’est pas pour ça que je vais changer parce que ce ne serait plus moi. Je suis partie à Koh-Lanta avec la tête chargée à cause de mon boulot harassant. On manque de mains, personne ne veut venir bosser pour nous, c’est difficile. Je suis arrivée avec la tête hyperchargée et en trois jours, j’ai trouvé une paix intérieure que je n’avais jamais ressentie. Si c’est cela qu’on appelle le lâcher-prise, je l’ai ressenti vraiment sur Koh-Lanta.