#MeToo : Darius Rochebin réagit à l’enquête du « Temps » et se retire provisoirement de l'antenne de LCI

TELEVISION Le journaliste a réagi dans un communiqué, dénonçant un « récit malveillant », et a décidé de se libérer « quelques jours » de LCI

C.R. avec AFP
Darius Rochebin ne sera pas sur LCI lundi prochain
Darius Rochebin ne sera pas sur LCI lundi prochain — CHRISTOPHE CHEVALIN/LCI

« Je suis choqué par le récit malveillant publié par le journal Le Temps, émaillé de propos anonymes, et je le conteste absolument. » Ce samedi, Darius Rochebin a tenu à réagir à l’article publié à son encontre par le quotidien suisse le matin même. Dans une longue enquête, le présentateur et journaliste de LCI est mis en cause pour des « comportements déplacés » au sein de la chaîne RTS, sur laquelle il a travaillé pendant deux décennies.

« Je suis journaliste et présentateur depuis plus de 20 ans. Jamais je n’en ai fait une position de pouvoir. Je n’ai d’ailleurs jamais exercé d’autorité hiérarchique », a fait savoir Darius Rochebin dans un communiqué de son avocat envoyé à l’AFP. Précisant qu’il n’a « jamais fait l’objet d’une plainte » et qu’il n’a « jamais eu de relation non consentie ou illicite », la star de LCI indique examiner les suites judiciaires qu’il pourrait donner à la suite de la publication de cette enquête.

TF1 et la RTS réagissent

L’onde de choc générée par l’enquête du quotidien suisse ce samedi matin a eu des conséquences immédiates. Dans un communiqué, le groupe TF1 (dont fait partie la chaîne LCI sur laquelle officie Darius Rochebin) a annoncé que le journaliste « a souhaité être libéré quelques jours de l’antenne pour rejoindre sa famille et travailler avec son conseil. »

La RTS pour sa part a indiqué avoir « pris connaissance » de l’article. « Si les témoignages concernant les comportements de Darius Rochebin sont confirmés, la RTS fait part de sa consternation et condamne avec force tout manquement ou écart de conduite », affirme la chaîne, avant d’assurer que les cas portés à la connaissance de sa direction sont « traités avec diligence. » « La RTS va ainsi vérifier toutes les informations figurant dans cet article », ajoute la chaîne, qui va également « réexaminer ses processus internes » sur ce type de situation.

« La loi du silence »

Une employée citée par Le Temps, « Aurore » (au prénom changé) affirme notamment que Darius Rochebin a tenté de l’embrasser de force en 2014. Repoussé, il serait parti sans s’excuser. Une autre, « Clémence », relate un épisode remontant à 2006. « Il s’est approché de moi, je l’ai pris par l’épaule pour lui faire la bise, il a saisi ma main libre et l’a fermement posée sur ses parties génitales. » Onze ans plus tard, en pleine vague #MeToo, en 2017, elle en avait parlé à un supérieur hiérarchique, mais n’a pas été au-delà.

L’article du Temps affirme aussi que Darius Rochebin s’était montré ambigu ou pressant avec de jeunes hommes ayant travaillé avec lui. Il aurait aussi « usé de fausses identités créées de toutes pièces pour entrer en contact tant avec des collègues qu’avec des inconnus » sur les réseaux sociaux. Le Temps cite toutefois un juriste qui précise que pour l’heure l’usurpation d’identité ne figure pas dans le Code pénal suisse.