« Lomepal, trois jours à Motorbass » sur Arte: « C’est très beau, flamboyant, romanesque, mais aussi très triste »
MUSIQUE Vendredi en deuxième partie de soirée, Arte diffuse une session acoustique inédite du rappeur
- Vendredi à 23h20, Arte diffusera « Lomepal, trois jours à Motorbass », une session acoustique inédite du rappeur.
- Christophe Charrier, le réalisateur du film, a expliqué à « 20 Minutes » ce qui se cachait derrière ce projet.
Lomepal dans votre salon. Vendredi en deuxième partie de soirée (23h20), Arte diffusera Lomepal, trois jours à Motorbass, une session acoustique inédite du rappeur, enregistrée en mai dernier dans le studio parisien. Après Nekfeu et Les étoiles vagabondes, c’est donc au tour d’Antoine Valentinelli (le vrai nom de l’artiste), de se mettre en scène devant les caméras. Mais si le premier dévoile l’élaboration de son album éponyme, ses voyages et ses doutes, le second immortalise ici la captation de nouvelles versions de certains de ces morceaux issus des albums Flip et Jeannine. Des titres qui seront d’ailleurs disponibles dès minuit sur les plateformes de streaming.
Pendant trois jours, le rappeur et les musiciens Pierrick Devin, Ambroise Willaume et Aymeric Westrich se sont donc enfermés dans le studio Motorbass, afin de réinventer certains titres de Lomepal, de 70 à Bécane en passant par Mômes ou Trop beau. Le téléspectateur assiste ainsi à ces enregistrements, entrecoupés de quelques ratés, discussions et autres temps calmes. Mais quel est l’intérêt de filmer une captation en studio ? Et surtout, faut-il vouer un culte à Lomepal pour tenir une heure sur Arte un vendredi soir ?
Lomepal sous toutes les coutures
A l’initiative de ce film/documentaire, Christophe Charrier, qui avait signé Jonas pour Arte. « J’avais très envie de travailler avec Lomepal depuis longtemps, j’adore ses albums, je trouve que sur scène ou sur disque c’est un artiste assez complet et hyper inspirant », explique-t-il à 20 Minutes. Mais c’est dans un studio d’enregistrement que le réalisateur a voulu plonger son regard. « La captation d’acoustique est quelque chose qui m’ennuie profondément quand j’en regarde une, c’est quelque chose que je n’aime pas beaucoup, reconnait-il. L’enjeu était de se dire qu’à chaque chanson il se passe quelque chose de différent. C’est comme un tableau, chaque chanson a sa propre scénographie, ses propres mouvements de caméras, son propre rythme, et chaque fois la lumière est différente. »
Une certaine forme de challenge donc, mais aussi une façon de se rapprocher au plus près de l’artiste. « J’aimerais que le spectateur du film ait l’impression d’être avec lui dans le studio, d’être au cœur du truc et de partager vraiment un moment très intime », développe-t-il. Pour cela, Christophe Charrier multiplie les gros plans sur Lomepal, son visage, sa bouche, son regard. « Parfois, les gros plans ne sont pas payants parce que les personnes ont des regards d’huître, mais Antoine a un visage… On voit tout à travers son visage. On voit quand il est hyper rentré en lui-même, quand tout explose… Ses yeux sont très expressifs. Il ressort bien à l’image, on comprend tout ce qui le traverse », estime-t-il. Et peut-être un poil trop, on peut parfois s’interroger sur la performance de l’artiste, qui frôle à certains moments la caricature.
Pour les initiés ?
Et musicalement, ça donne quoi ? Il faut reconnaître que l’exercice permet de redécouvrir le travail de Lomepal. Si elle met peut-être encore plus en évidence l’egotrip du rappeur, elle apporte à ses paroles une tout autre profondeur. « Les textes ressurgissent de manière totalement différente, ajoute Christophe Charrier. Maintenant il y a des versions que je préfère en acoustique plutôt qu’en version studio. En effet c’est très intime, tout ce qu’il chante c’est lui, ses amours, ses détresses, sa rage, sa famille… Du coup je pense qu’on se le prend en pleine poire. C’est très beau, flamboyant, romanesque, mais aussi très triste ». Pas sûr que ce soit toutefois suffisant pour capter un public autre que celui de Lomepal… du moins jusqu’à la fin.