Stage militaire, coaching orientation... «Le sens de l'effort», le docu-réalité de M6 où les jeunes décrocheurs sont remis sur des rails
SCOLARITE A partir de ce mardi sur M6, vous pourrez suivre les aventures de 22 jeunes qui vont tenter de raccrocher
- Le programme de M6 essaye de redonner des repères aux jeunes décrocheurs et de les aider à retrouver confiance en eux à travers un stage de dix jours, mêlant exercices militaires et coaching d'orientation.
- Le docu-réalité sera diffusé dès ce mardi à 21 heures et pour plusieurs semaines.
Antony est déscolarisé et passe sa vie sur sa console. Finies aussi les études pour Paola, qui sort tous les soirs. Patrick, lui, a décroché lorsque ses parents ont divorcé. Quant à Laetitia, le jour du bac, elle ne s’est pas présentée à l’examen et a refusé de retourner au lycée après… Dans Le sens de l’effort, le docu-réalité de M6 qui démarre ce mardi à 21 heures sur, 22 jeunes de 18 à 24 ans qui sont sortis du système scolaire, vont tenter de se reconstruire un projet d’avenir, en suivant une sorte de stage commando, agrémenté de conseils en orientation.
« Aujourd’hui, trois millions de Français de 15-34 ans ne sont ni en formation, ni en emploi. Ces jeunes sont en souffrance et leurs parents sont démunis. Et avec ce nouveau programme, M6 souhaite leur trouver une solution pour qu’ils raccrochent », explique Frédéric de Vincelles, le directeur des programmes de la chaîne. Les 22 jeunes décrocheurs se sont donc embarqués pour un stage en environnement militaire de dix jours en Bretagne, encadré par Marius, un ancien instructeur commando, qui a travaillé pendant un an et demi avec l’équipe de M6 pour élaborer le programme. Il est accompagné de Claire Lacour qui, exerçant dans un organisme de formation professionnelle, va aider les jeunes à trouver leur voie. Ceux qui iront au bout du stage se verront offrir une formation professionnelle.
« On veut leur montrer que quand ils réalisent quelque chose, ils gagnent de la confiance en eux »
Dès le début du programme, le ton est donné par Marius. « Ce stage, ça va être de la souffrance », prévient-il les participants apeurés, en leur expliquant qu’ils vont être soumis à des épreuves sportives. « On a envie de partir en courant », confie Paola, 23 ans. « Je n’aime pas le sport, je ne sais pas si ce stage est fait pour moi », doute aussi Cindy. « On n’est pas des chiens pour recevoir des ordres », déclare aussi Maïline, 19 ans, à sa maman. Mais pas le temps pour eux de se plaindre longtemps, Marius les convoque un par un pour leur expliquer les règles qu’ils devront suivre et leur montrer de quel bois il se chauffe. « Efface ton sourire », « on ne me dit pas "ouais" à moi », « écrase quand je parle », « ce n’est pas le monde de la nuit, ici », « ce n’est pas en glandant qu’on avance dans la vie », leur assène-t-il, sur fond de musique stressante. Des paroles qui peuvent sembler dures, mais que l’ex militaire assume tout à fait : « Il faut prendre l’ascendant sur ces jeunes tout de suite. Cette distance permet de mieux dispenser mes directives ensuite », explique-t-il, « on les secoue, mais on ne les humilie jamais », précise-t-il.
Pour les mettre en conditions, les jeunes sont coupés de leurs portables. On va leur apprendre la ponctualité, le respect de la hiérarchie, le travail en équipe, le dépassement de soi. Pour les jeter à l’eau, au sens propre comme au figuré, l’instructeur leur demande de s’immerger habillé dans la mer bretonne par 4 degrés. « On veut leur montrer que quand ils réalisent quelque chose, ils gagnent de la confiance en eux. Je veux leur redonner le goût de l’effort », décrypte-t-il. Et de fait, les 22 finissent par se jeter à l’eau. Même celui qui redoutait d’y aller avec ses chaussures neuves à 75 euros ! Mais après un « qu’est-ce que j’en ai à foutre de tes chaussures ? », lancé par Marius, il n’a pas bronché longtemps.
« 70 % de ces jeunes sont en formation ou en emploi aujourd’hui »
S’enchaînent ensuite plusieurs exercices militaires : parcours d’obstacles, courses, jeux d’équipe… « Quand on a poussé quelqu’un physiquement, il ne triche plus », affirme Marius. « Et une fois que le corps est remis dans le droit chemin, c’est plus facile de travailler sur son projet professionnel », poursuit Claire Lacour. Peu à peu, plusieurs jeunes reprennent confiance en eux : « ils ont appris les leçons qu’ils peuvent tirer de leurs échecs et se sont repositionnés progressivement en adultes », analyse-t-elle. Et pour éviter tous pépins de sécurité, un médecin était présent sur place tout le long du tournage.
Alors bien sûr, tous les participants au stage ne parviennent pas au bout de l’aventure. Certains jettent l’éponge. « Mais 70 % de ces jeunes sont en formation ou en emploi aujourd’hui », indique Frédéric de Vincelles. « Et pour ceux qui ont abandonné avant la fin, ce qu’ils ont accompli leur a servi. C’est une belle aventure, avec beaucoup d’émotion et de détermination », commente Marius. « Ma fille ne savait pas comment reprendre sa vie en mains. C’est une de ses amies qui l’a inscrite auprès de 'M6 et l’impact de l’émission a été positif pour elle », confie Tina, la mère de Paola.
« D’habitude quand je regarde ce type d’émission, j’ai l’impression que c’est du cinéma, mais là tout était sincère. Et ça a permis à chacun de comprendre où étaient ses forces », commente aussi Géraldine, la mère de Patrick. Cette émission a aussi permis aux participants de nouer des liens d’amitié : « Ils ont un groupe Whatsapp et s’écrivent souvent », indique Tina.
Et si certaines scènes poussent le bouchon un peu loin, ce docu-réalité a le mérite de montrer que le décrochage scolaire touche tous les milieux sociaux et qu’il est multicausal. Il montre aussi comment le fait de regagner de l’estime de soi, d’être regardé de manière valorisante, peut changer un itinéraire au départ chaotique.