VIDEO. «Fahrenheit 451»: Les pompiers pyromanes reviennent sous les feux de l'actualité
SCIENCE-FICTION L'adaptation hollywoodienne de « Fahrenheit 451 », en première diffusion le 3 juin sur OCS City, redonne un coup de jeune au roman visionnaire de Ray Bradbury…
- Le réalisateur Ramin Bahrani donne une nouvelle version du livre de Ray Bradbury.
- Michael B. Jordan et Michael Shannon incarnent des pompiers ennemis de la culture dans cette nouvelle mouture.
- François Truffaut avait déjà porté « Fahrenheit 451 » à l'écran en 1966.
C’est un téléfilm brûlant. Avec des pompiers pyromanes, bien déterminés à brûler tous les livres encore présents sur Terre. Bienvenue dans le monde dystopique de Fahrenheit 451 où la culture est devenue interdite. Cette fois, HBO produit, Ramin Bahrani réalise et le film sort directement à la télévision (sur OCS en France). Michael B. Jordan et Michael Shannon incarnent les soldats du feu.
Quand Ray Bradbury avait publié Fahrenheit 451 en 1953, il ignorait que son roman serait porté à l’écran par François Trufffaut en 1966, ni qu’il serait toujours d’actualité en 2018. « La modernité de la thématique m’a sidéré car cette civilisation où la population est maintenue dans l’ignorance trouve d’inquiétants échos dans notre monde », expliquait le réalisateur de 99 Homes à 20 Minutes lors du dernier Festival de Cannes où le film était projeté en séance de minuit.
A bas la culture !
Seules concessions à la modernité : ordinateurs, disques durs et autres clefs USB partent aussi en fumée dans cette nouvelle version. « Indépendamment des innovations techniques, ce qui a changé est que Fahrenheit 451 n’est plus un délire de romancier, déclare le cinéaste. C’est un récit visionnaire, presque d’anticipation. » Films et musique ne sont pas épargnés dans cette société dont les dirigeants ont réécrit l’histoire et où les résistants sont sévèrement punis. La culture et l’éducation sont considérées comme des ennemis du peuple sévèrement réprimés.
Mourir avec ses livres
« Les pompiers que nous incarnons vont à l’encontre de cette noble profession, explique Michael Shannon. Là, où ils sont censés préserver des vies et des biens, ils ne sèment que mort et destruction. » Les soldats du feu incendiaires sont d’autant plus inquiétants qu’ils représentent des sauveurs dans l’imaginaire collectif. Leurs descentes musclées font passer des frissons dans le dos notamment quand une vieille dame choisit de périr au milieu de ses livres. « Cette séquence m’avait traumatisé dans le film de Truffaut », se souvient le réalisateur.
La sonnette d’alarme
La sonnette d’alarme que tirait Ray Bradbury au début des années1950 résonne encore plus fort aujourd’hui. « A l’heure où nous sommes abreuvés de fake news et où le politiquement correct est une forme de censure, j’aimerais que mon film fasse réfléchir les spectateurs », martèle Ramin Bahrani. Message reçu avec ce film qui appelle à la vigilance tout en célébrant les joies de la culture.