« Paris Police 1900 » : Vincent Bolloré a fait « réécrire le scénario »
CENSEUR Selon « Le Canard Enchaîné », Vincent Bolloré a mis « sous une pression monstre » l’équipe de la série de Canal+, « Paris Police 1900 »
Après le code Hays, le code Bolloré ? Le propriétaire du groupe Canal+, Vincent Bolloré, aurait exigé des modifications à l’intrigue de la série Paris Police 1900, dont le tournage de la saison 2 vient de commencer pour cinq mois, selon les informations du Canard Enchaîné, paru ce mercredi.
La saison 2 devait initialement évoquer la loi de séparation des Églises et de l’État, promulguée le 9 décembre 1905. « Il a fallu réécrire le scénario, l’équipe est sous une pression monstre », a assuré un protagoniste anonyme à l’hebdomadaire. Canal+, sollicité par la journaliste du Canard Enchaîné, Isabelle Barret, a refusé de commenter.
Dans cette saison 2 de cet ambitieux polar sur fond de thriller politique créé par Fabien Nury, réalisée par Julien Despaux et Frédéric Balekdjian, produite par Emmanuel Daucé pour Tetra Media Fiction et Fabien Nury pour A.F.P.I, le héros, Antoine Jouin, inspecteur de la criminelle (Jérémie Laheurte), mènera l’enquête en 1904 dans le monde de la prostitution alors que « la police des mœurs nettoie les rues de Paris de ses prostituées sur l’ordre du préfet Lépine » et que « le cadavre d’un homme est retrouvé au Bois de Boulogne », indique un communiqué de Canal+.
« La religion ou de l’homosexualité, c’est compliqué »
« Avec Bolloré, tout ce qui tourne autour de la religion ou de l’homosexualité, c’est compliqué », affirme une ancienne responsable de Canal+, toujours dans les colonnes du Canard enchaîné.
Comme le souligne le journal, l’intrusion du milliardaire dans une production n’est pas une première. Selon une enquête parue dans Le Monde en 2021, Vincent Bolloré est responsable de l’arrêt du financement par Canal+ du film de François Ozon qui parle de pédocriminalité dans l’Église, Grâce à Dieu.
C’est au milliardaire qu’on doit l’arrêt du financement de la série des frères Larrieu, Lourdes. « C’était un polar, mais le titre dérangeait, il ne voulait pas que ça porte ombrage à la ville et aux pèlerinages », concède un acteur de l’époque au Canard Enchaîné.
Vincent Bolloré a cependant donné son feu vert à la diffusion en prime sur Canal+ de Merci patron, le film de François Ruffin, parce que ce documentaire s’en prend à un autre milliardaire, Bernard Arnault. « Ma capacité personnelle à imposer des choses n’est pas très importante », avait pourtant affirmé le patron de Vivendi, propriétaire des maisons Lagardère et Canal Plus, au cours de son audition au Sénat sur la concentration des médias.