«Calls»: Le frisson est toujours au bout du fil grâce au «found footage» à la française
SERIE Après un an et demi de silence, la série à suspense de Canal+, « Calls », redébarque ce soir lundi 27 mai, pour une seconde saison
- La série thriller Calls signe une seconde saison sur Canal +.
- Moins porté sur le fantastique, ce nouvel opus explore des peurs plus réalistes.
- Le casting réunit une vingtaine de stars du cinéma français
Portable, dictaphone, talkie-walkie, standard téléphonique ou émission de radio .... Autant de médium sur lesquels un florilège de voix bien connues du cinéma français se répondent : Karin Viard, Lambert Wilson, Mathieu Kassovitz, Ludivine Sagnier, Sara Giraudeau, Ramzy Bedia… L’écran ne montre aucune image, seuls les noms des personnages apparaissent sur un fond noir pour aider à la compréhension de l’intrigue.
Calls, qui revient lundi sur Canal+ pour une seconde saison, est sans doute la première réussite de Found Footage à la française. Le Found Footage consiste à créer une œuvre à partir de documents enregistrés retrouvés – le plus souvent tournés par l’un des protagonistes du film. Un procédé technique qui a su rassasier les fans de films d’horreur par le passé : le Projet Blair Witch, Paranormal Activity ou Rec.
En France, Calls se présente comme la première production télévisuelle à explorer ce genre. « La première saison, perçue comme un objet un peu étrange, a été bien accueillie. Calls se situe entre la série audio et la série classique. C’est un genre de l’horreur qui n’est pas souvent mis en avant » concède son réalisateur Timothée Hochet. Il y a 3 ans, ce jeune scénariste poste un court-métrage sur la plateforme Youtube qui récolte des centaines de milliers de vues et suscite des milliers de commentaires. Il deviendra le pilote de la série. S’en suit, une première saison fantastique, avec des créatures surnaturelles, basée sur le thème de l’apocalyptique.
Chuchotements effrayants et lignes téléphoniques coupées
Pour ce nouveau chapitre, oubliez les fantômes, les esprits et autres démons, Timothée Hochet a voulu renouveler son registre : « Pour cette saison, nous voulions jouer avec des peurs plus rationnelles. » Les heures tumultueuses d’un couple, le crash d’un avion, un énorme incendie qui éclate… Des intrigues moins étranges mais la tension dramatique ne faiblit pas.
Bruits métalliques, chuchotements inattendus, orage déchirant,... Pire, parfois, la ligne des appels est brouillée, et c’est peut-être cet effet sonore qui effraie le plus. Pour Timothée Hochet le bruit le plus angoissant reste celui de « l’attente silencieuse » très présente également dans chacun de ces dix épisodes.
Illustration d’un fichier sonore
Le suspense repose aussi sur ce fond noir selon son créateur : « On essaie toujours d’écrire des scénarios qui ne peuvent pas être adaptés à l’image. Si on montrait ce qu’il se passait, il y aurait moins d’intérêt, ou cela pourrait être ridicule. » Pourtant, la série reste visuelle. « On insère parfois à l’écran des touches, des flashs, des formes. Qui restent assez figuratifs pour ne pas briser l’imaginaire des spectateurs. »
Le jeune réalisateur annonce déjà son envie d’entreprendre une troisième saison. Et Outre-Atlantique, Apple a déjà racheté les droits pour une adaptation américaine.