VIDEO. «The Bold Type» saison 3: Et les mecs dans tout ça?
SERIE La série «The Bold Type» revient pour une saison 3, sur Amazon Prime Video en France, et continue de questionner ce que veut dire être une femme dans une société patriarcale
Après deux saisons, une série commence à trouver son rythme de croisière, à prendre ses habitudes, à se reposer sur ses lauriers ? C’est le défi auquel est confrontée The Bold Type, dont la saison 3 a débuté mardi sur Freeform aux Etats-Unis, et le lendemain sur Amazon Prime Video en France.
Sous ses airs de nouveau Sex & the City et faisant mine de raconter les dessous d’un magazine féminin, la série commente son époque, les préoccupations des millenials et la condition des femmes. Malgré le départ de sa créatrice Sarah Watson pour « divergences créatives », la saison 2 se révélait plus féministe, politique et engagée que jamais.
Aucun sujet tabou
Violences envers les femmes, port du voile, libre circulation des armes, body positive, frigidité… The Bold Type ne s'interdit aucun sujet. « Nous n’avons pas non plus une check list, explique la nouvelle showrunneuse Amanda Lasher. Comme le personnage de journaliste de Jane, nous partons de nos vies, et aussi de celles des actrices. Des choses que nous ne voyons pas souvent, malheureusement, à la télévision. Aucun sujet n’est tabou, mais certains thèmes sont plus difficiles à aborder, et nous voulons être sûrs de bien les cerner. A partir du moment où toute l’équipe s’y retrouve, sent une connexion, c’est que nous sommes sur la bonne voie. Il s’agit d’être à la fois réfléchie et respectueuse du public. »
La saison 3 s’intéresse ainsi toujours à ce que veut dire être une femme dans une société patriarcale, dans l’Amérique de Trump, « mais aussi d’avoir une nouvelle coloc, de s’installer avec son petit ami, d’être en couple mais en crise », ajoute la scénariste en chef. Les histoires de cœur, de cul et de mecs étaient jusque-là reléguées au second plan, mais les personnages masculins semblent (après trois épisodes) plus présents cette saison, à l’instar de Patrick Duchand, nouveau chef digital du magazine.
La discussion est ouverte
« La série brasse la vie sous tous ses aspects, dans toutes ses relations, avec des femmes et des hommes, précise Amanda Lasher. Patrick permet de poser la question d’un leadership masculin dans un magazine féminin. Il a une autre expérience, un autre point de vue. Nous ouvrons la discussion, et ce dès le premier épisode : Jane ne lui fait pas confiance. Il est très suffisant, a réponse à tout, mais est aussi intelligent et a de bonnes idées. » Il se révèle même bientôt ouvert, à l’écoute… féministe ?
« Nous avons des intrigues à venir sur ce sujet, avec un point de vue masculin sur #MeToo par exemple, comment ils peuvent prendre part à la conversion que nous avons ouverte, comment aussi éduquer les garçons ». A l’image de Sex Education et ces teen shows devenus adultes et responsables. Amanda Lasher voit ainsi The Bold Type moins comme une leçon de morale que comme une discussion avec ses spectatrices et spectateurs : « ils vivent dans ce monde patriarcal et blanc, mais ils veulent faire bouger les choses, surtout les nouvelles générations ».