Des fêtes blanches aux « Freaks Offs », à quoi ressemblaient les soirées problématiques de P. Diddy ?
Diddy le maléfique•Alors que le producteur est incarcéré pour de multiples affaires sexuelles, de nombreuses questions émergent sur les soirées qu’il organisait dans les années 2000 avec tout le gratin hollywoodien.C.F.
L'essentiel
- Ces célèbres soirées blanches créées par P.Diddy pour rassembler et divertir l'élite new-yorkaise, cachaient des activités troubles comme la consommation de drogues et des activités sexuelles. Tom Swoope, qui y a participé, raconte que P.Diddy a voulu forcer un artiste « à faire une fellation à son garde du corps devant toute une assemblée ».
- P.Diddy organisait aussi des « freaks party », des soirées beaucoup plus extrêmes, avec « de longues relations sexuelles avec des travailleurs du sexe » et des « performances sexuelles élaborées » que P.Diddy « enregistrait souvent ».
- P.Diddy est aujourd'hui visé par « de multiples plaintes pour agressions sexuelles ». Incarcéré, « il plaide toujours "non coupable" des chefs de trafic à des fins d’exploitation sexuelle et d’extorsions ».
Il se prenait pour Gatsby le magnifique mais c’est bien le visage d’un Diddy le maléfique qui apparaît au grand jour depuis plusieurs mois. Selon plusieurs plaintes et témoignages, il aurait mis au point une organisation bien rodée pour apparaître comme le mec des soirées les plus cool des années 2000 côté pile, tandis que côté face, ce sont en réalité de sordides événements qui se déroulaient dans des hôtels et propriétés privées.
Les soirées blanches, les fêtes les plus courues des Etats-Unis
Il fut une époque où obtenir un carton d’invitation pour une soirée blanche de Sean John Combs dans les Hamptons était une sorte de graal pour prouver qu’on était bien « une personne qui compte » dans le show-business. C’est en 1998 que le producteur a commencé à organiser des fêtes annuelles, où les invités devaient être vêtus de blanc, pour marquer sa présence dans la communauté bourgeoise des Hamptons à New York mais aussi pour se mobiliser pour des œuvres caritatives.
Son rêve était d’intégrer son style de vie hip-hop à l’élite de la côte Est afin de « nous mettre tous de la même couleur et au même niveau », comme il l’expliquait à Oprah Winfrey dans une interview en 2006. « J’obtenais un mélange de personnes dingue : certains de mes potes de Harlem, Leonardo DiCaprio, qui venait de terminer le film à succès de 1997, Titanic », raconte P.Diddy, alias Sean Combs. « J’avais des gens de la haute société et des proches du sud. Il y avait 200 personnes assises ici, qui faisaient un barbecue comme à la maison ».
Effectivement, ce barbecue de happy few a vu défiler des personnalités comme Kim Kardashian, Paris Hilton, Ashton Kutcher et Demi Moore, Aretha Franklin, Sarah Jessica Parker, Jay-Z… A cette époque, personne ne s’en cache et, au contraire on cherche à faire savoir qu’on fait partie de cette poignée de privilégiés.
Pourtant certains indices mettaient déjà la puce à l’oreille sur ce qui se cachait réellement derrière ses soirées excentriques. Dans un épisode de la téléréalité L’Incroyable Famille Kardashian de 2014, Khloé évoque sa soirée avec P. Diddy et déclare que Justin Bieber, alors âgé de 20 ans, et French Montana étaient également présents et que « la moitié des personnes présentes étaient complètement nues ».
Une autre vidéo exhumée par le Daily Mail montre Diddy sur un balcon pour s’adresser à la foule lors d’une soirée blanche : « Nous vous avons tous nourris. Nous vous avons donné à boire. Maintenant, il est temps de profiter de la vie. Les enfants ont encore une heure [parce que] cette soirée se transforme en quelque chose qui, quand vous serez plus grands, vous donnera envie de venir… Alors commençons à nous mettre dans le bain. Rangez les enfants. Tout va bien. »
Des soirées blanches aux « Freaks Offs »
Jusqu’ici tout va bien effectivement pour le milliardaire producteur qui continue d’organiser ces soirées blanches jusqu’en 2014. Pourtant, ces soirées auraient bien été le théâtre d’abus en tous genres. Dans une vidéo YouTube publiée le 23 juin 2024, le créateur de contenu Tom Swoope raconte sa participation à l’une des Soirées blanches au début des années 2000. Il y affirme que la fête se passait « à plusieurs niveaux » et qu’il y avait une zone « d’admission générale » et des zones VIP plus privées au fur et à mesure qu’on se frayait un chemin dans la maison. Dans la vidéo, il indique qu’il y avait beaucoup de drogues, notamment de l’ecstasy et de la cocaïne, et des personnes se livrant à des activités sexuelles. Il raconte aussi comment P. Diddy a voulu forcer un artiste qu’il s’apprêtait à signer à faire une fellation à son garde du corps devant toute une assemblée.
Et le rappeur producteur serait allé encore plus loin avec ses « freaks party », d’autres soirées privées organisées par P. Diddy, qui dépassent encore dans l’horreur ce qui se tramait dans les soirées blanches.
Dans l’acte d’accusation contre P. Diddy, les procureurs décrivent les « Freak Offs » comme des « performances sexuelles élaborées dirigées par P. Diddy et pendant lesquelles il se masturbait et qu’il enregistrait souvent électroniquement ».
Le procureur fédéral de New York Damian Williams décrit un système fondé sur la « violence » pour contraindre les femmes à avoir de « longues relations sexuelles avec des travailleurs du sexe », des scènes qu’il « enregistrait » et pendant lesquelles les victimes prenaient des substances comme de l’ecstasy, du GHB (la drogue des violeurs) ou de la kétamine.
Selon la plainte déposée par Cassandra Ventura, l’ex compagne du producteur, les « Freak Offs » avaient généralement lieu dans des hôtels de luxe, et non au domicile de Diddy. Elles pouvaient durer plusieurs jours et les participants avaient besoin de perfusions par la suite en raison de l’effort physique et de la consommation de drogues.
Interrogée par le Daily Mail sur la présence de DiCaprio aux fêtes de Diddy, une source proche de l’acteur a souligné que ces fêtes n’étaient pas des Freak Offs. « [DiCaprio] a assisté à quelques fêtes [de Diddy] au début des années 2000, mais littéralement tout le monde y est allé… Ce n’étaient pas des Freak Offs », a expliqué la source. « C’étaient de grandes fêtes à la maison. »
Sean Combs alias P. Diddy est visé depuis plusieurs mois par de multiples plaintes pour agressions sexuelles. Incarcéré, il plaide toujours « non coupable » des chefs de trafic à des fins d’exploitation sexuelle et d’extorsions.
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