«Charlie Hebdo»: Les ventes du journal sont en chute libre depuis 2018

JE NE SUIS PLUS CHARLIE D'après «La Lettre A», paru ce mardi, l'hebdomadaire satirique traverse une crise liée à la chute, croissante depuis 2018, de ses ventes en kiosque

O.S.
Paris Rassemblement pour rendre hommage aux journalistes de Charlie Hebdo et les 17 victimes des attentats de Janvier 2015. France le 07 janvier 2018.
Paris Rassemblement pour rendre hommage aux journalistes de Charlie Hebdo et les 17 victimes des attentats de Janvier 2015. France le 07 janvier 2018. — SEVGI/SIPA

Les six mois qui ont suivi l’attentat de 2015 ont été marqués par une forte hausse des ventes du  journal Charlie Hebdo, (120.000 exemplaires contre 30.000 auparavant). Mais depuis 2018, les chiffres, d’après « La Lettre A » de ce mardi, sont à nouveau à la baisse, avec, en moyenne, 60.000 exemplaires vendus chaque mercredi.

La chute des ventes occasionne nécessairement une baisse drastique du chiffre d’affaires qui passe de 63,6 millions d’euros en 2015 à 8,4 millions en 2018. De plus, la trésorerie essuie, elle aussi, depuis trois ans, une réduction importante. Alors que, en 2015, elle s’élevait à 26 millions d’euros, elle peinait à atteindre les 17 millions d’euros en 2018.


  Des dépenses liées au besoin accru de sécurité
Depuis le drame qui s’est produit dans les locaux du journal, Charlie Hebdo a dû prendre des mesures supplémentaires en termes de sécurité. Ils sont depuis installés dans des locaux sécurisés et dont l’adresse est gardée secrète. Ils font également appel à une société privée de sécurité et cela, à leurs frais. Faute de réaction de la part du gouvernement, le journal a déjà tiré la sonnette d’alarme en janvier 2018 sans réel succès. Riss, le directeur de la publication, posait publiquement la question de savoir s’il était « normal pour un journal d’un pays démocratique que plus d’un exemplaire sur deux vendus en kiosque finance la sécurité des locaux et des journalistes qui y travaillent ? »
Face à ces revendications, une aide publique devrait être accordée cette année au journal et devrait permettre de couvrir la moitié des 1,5 million de dépenses annuelles liées aux besoins de sécurité.