Les chiens du froid
ANIMAUX•Quand la température baisse et que les flocons commencent à tomber, ces chiens ne demandent qu’à sortir pour en profiter ! Portrait de quelques-unes des races canines faites pour les environnements les plus froids.Le Monde des animaux
L’akita inu
L’akita inu, littéralement “chien d’Akita” en japonais, est originaire de la préfecture nipponne dont il porte le nom, connue pour ses hivers glaciaux et particulièrement enneigés. Ce descendant du matagi inu, un chien de combat élevé au Japon dès le XVIIe siècle, est issu de croisements avec le tosa et le mastiff qui lui ont donné une carrure plus imposante. L’emploi principal de l’akita inu était en effet la chasse à l’ours et au cerf dans les épaisses forêts du nord du Japon, ce qui nécessitait une taille conséquente. Son épaisse fourrure blanche, fauve ou sésame lui permet d’être parfaitement à l’aise quand la température descend bien en dessous de 0 °C, mais il est aussi capable de supporter la chaleur. Grand et robuste, mesurant jusqu’à 70 cm au garrot pour 30 à 40 kg, c’est un excellent chien de garde. Il n’est toutefois pas considéré comme dangereux, bien au contraire. Doté d’une grande intelligence, calme et affectueux, il peut surprendre par son caractère indépendant, qui lui vaut parfois le surnom de “chien-chat”. L’akita inu reste un chien dévoué, comme l’illustre l’histoire de Hachikō, qui a continué à attendre son maître devant la gare de Shibuya à Tokyo tous les jours pendant neuf ans après la mort de celui-ci.
Le berger du Caucase
Cette race ancienne est originaire, comme son nom l’indique, de la région du Caucase, rude et montagneuse. Il serait issu d’un croisement entre le berger géorgien et le gampr arménien, ce qui expliquerait sa taille et sa carrure de molosse : il peut atteindre 110 kg pour une hauteur au garrot minimum de 77 cm pour les mâles. Robuste, rustique, extrêmement résistant au froid et très courageux, il est encore employé en ex-URSS pour défendre les troupeaux des attaques de loups, de lynx et autres prédateurs locaux, et servait autrefois à garder le mur de Berlin et les frontières de l’Allemagne de l’Est. Il existe trois types de bergers du Caucase, que l’on distingue à leur fourrure : le type “montagne” possède un poil de couverture long qui forme une crinière sur le cou et des franges sur les pattes ; le type “steppe” est plus svelte avec un poil court et épais ; et le type intermédiaire présente une longue fourrure sans crinière ni franges. Inadapté aux contrées chaudes, ce chien supporterait difficilement le climat de la plupart des régions françaises.
Le dogue du Tibet
Ce molosse impressionnant est originaire des hauts plateaux de l’Himalaya, où il protège depuis au moins deux millénaires les troupeaux de chèvres, de yacks et de moutons des bergers nomades. C’est aussi le gardien traditionnel des monastères, son nom tibétain do-khyi signifiant “chien de porte”. Grand et massif, le dogue du Tibet présente un poil très fourni et une épaisse crinière ; il est noir et feu, feu ou bleu, mais on rencontre aussi des spécimens blancs en Chine. Il est d’ailleurs très prisé dans ce pays et peut y coûter des fortunes (le record étant d’un million et demi d’euros pour un chien en 2011). Bâti pour le froid et l’altitude, le dogue du Tibet n’est pas adapté à nos contrées, hormis quelques régions montagneuses ; il est rare en France, et provient généralement d’élevages hollandais ou népalais. Selon certaines sources, des représentants de l’espèce auraient été offerts à Alexandre le Grand ; le dogue du Tibet pourrait être l’ancêtre des chiens utilisés par les légions romaines, qui auraient diffusé en Europe le type molosse.
Le landseer
Ce très grand chien – les mâles atteignent 80 cm au garrot pour un poids de 80 kg – vient de l’île de Terre-Neuve au Canada. Plus rustique que le terre-neuve dont il serait l’ancêtre, le landseer supporte sans mal des températures inférieures à -10 °C et adore nager. Ses pattes palmées lui permettent de se déplacer aisément dans l’eau, une particularité autrefois mise à profit par les pêcheurs. Ils employaient en effet les chiens de cette race pour remonter les filets depuis le rivage ou pour sauver les hommes tombés à la mer. Au XVIIIe siècle, le landseer était particulièrement recherché par les marins européens ; s’il a vite été adopté et élevé en Grande-Bretagne, il avait presque totalement disparu de Terre-Neuve à la fin de la Première Guerre mondiale. Musclé et puissant, il présente de longs poils blancs et noirs, des oreilles tombantes et une attitude assez élégante ; ce physique et sa bravoure légendaire ont valu au landseer d’être le sujet de nombreux tableaux. Le peintre anglais Edwin Landseer affectionnait particulièrement cette race, qui a été baptisée ainsi en son honneur.
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