« Une baignoire de sang » : Béatrice Hammer plonge une enquêtrice « normale » dans la moiteur de l’été

POLAR « Une baignoire de sang » de Béatrice Hammer est paru en juillet 2022 aux Éditions d'Avallon

Marceline Bodier membre de la communauté 20 Minutes Livres.
— 
Une baignoire de sang
Une baignoire de sang — Les Éditions d'Avallon
  • Les lectures coups de coeur, ça se partage.
  • Notre communauté vous recommande chaque jour un nouveau livre.
  • Aujourd'hui, « Une baignoire de sang » de Béatrice Hammer, paru le 8 juillet 2022 aux Éditions d'Avallon.

Marceline Bodier, bookstagrameuse et contributrice du groupe de lecture 20 Minutes Livres, vous recommande Une baignoire de sang, polar paru le 8 juillet 2022 aux  Éditions d'Avallon et signé  Béatrice Hammer qu’elle a interviewé.
 

Sa citation préférée :

Il y a tellement de possibilités qu’on ne voit pas dans quelle direction creuser, résume Rachid.
 

Pourquoi ce livre ?

  • Parce que vous vous rappelez Millenium ? Au début, c’est une affaire d’envoi anonyme de fleurs séchées. Mais plus on avance, et plus les ramifications du complot s’élargissent. C’est aussi ce qu’a fait Béatrice Hammer dans un livre qui s’ouvre sur la découverte d’un corps sans vie, comme dans un polar classique, avant de révéler que la victime travaillait pour le Lapin déchaîné, ce qui augure d’une enquête qui dépassera de beaucoup les compétences d’un commissariat de quartier. C’est parti pour une histoire qui vous mènera très, très loin de la baignoire de départ !
  • Parce que le roman alterne entre des chapitres racontés à la première personne par quelqu’un à l’enfance meurtrie, qui reste longtemps mystérieux, et des chapitres où on suit Gloria, l’enquêtrice. Et quand on la suit, on ne sait jamais si les scènes avec ses collègues vont déboucher sur un rendez-vous aux chandelles ou un rebondissement de l’enquête. L’enquête ? Parlons-en… plus on avance, et plus les pistes se multiplient : Gloria enquête-t-elle sur des secrets familiaux, ou un scandale industriel ? Bien sûr, tout est lié ; mais pour comprendre comment, il faut lire jusqu’au bout !

L’essentiel en 2 minutes

L’intrigue. La police est appelée sur des lieux où une jeune femme baigne littéralement dans une baignoire rouge sang : pas facile de dire s’il s’agit d’un suicide ou d’un meurtre. Et ce ne sont pas les contradictions des proches ni la disparition des indices qui vont simplifier le travail de l’enquête…

Les personnages. Trois femmes, trois hommes : tant de possibilités ! Gloria, policière mère célibataire, Mina, jeune femme paumée, et Orfeuil, directrice de la sécurité. Et puis Rachid, jeune et séduisant collègue, Kalter, troublant légiste, et Dutilleul, PDG intouchable. Ah oui : et un cheval qui s’appelle Julien !

Les lieux. Évidemment, un polar finit toujours par converger vers un commissariat. Mais il s’y joue la même chose que partout : quand Rachid ou Kalter prennent la défense de Gloria, est-ce leur collègue qu’ils défendent, ou la femme qui leur montre qu’elle est sensible à leur regard masculin ? Et vice-versa !

L’époque. Si vous connaissiez une époque moderne où on n’aurait pas besoin de dénoncer des scandales pharmaceutiques à l’échelle planétaire, alors j’aimerais tellement que vous me disiez laquelle… en tout cas, ce ne serait hélas pas celle d’Une baignoire de sang.

L’auteur. Il y a toujours un livre de Béatrice Hammer pour chaque moment de la vie et chaque envie ! Cette fois, c’est avec le polar de l’été qu’elle nous revient : l’assurance de passer un excellent moment entre fausses pistes criminelles, vrais jeux de séduction entre collègues et complots hélas réalistes.

Ce livre a été lu avec toujours le même plaisir de retrouver l’humour de Béatrice Hammer. Car même dans un livre qui porte un titre sanglant, on doit redoubler d’inventivité pour expliquer l’odeur de crottin dans le véhicule de service. Un roman parfait pour se détendre intelligemment après une année difficile !

Béatrice Hammer, comment l’idée d’écrire ce roman vous est-elle venue ?

Cela faisait longtemps que j’avais envie d’écrire un polar. En effet, en tant que lectrice, j’en suis friande. Pour moi, la littérature noire est de la vraie littérature, avec parfois quelque chose en plus. Alors, quand, après m’être consacrée à l’écriture de scénarios et à la réalisation de films pendant plusieurs années, j’ai décidé de me remettre à l’écriture, j’ai eu envie de tenter l’aventure du polar. J’ai eu envie d’en écrire un qui soit un peu différent de mes lectures habituelles, peuplées de détectives masculins, torturés, divorcés, alcooliques, souvent incapables de communiquer avec leur progéniture, et de créatures de rêve qui leur tombaient dans les bras. J’ai décidé de mettre en scène une enquêtrice « normale », raisonnablement névrosée, une mère de famille qui s’occuperait du mieux qu’elle pourrait de ses deux enfants et ferait son possible pour concilier sa carrière, sa vie familiale, et sa vie de femme. Avec aussi quelques hommes séduisants aux alentours – séduisants, mais pas parfaits.

« Une baignoire de sang » va très au-delà du « whodunit ». Est-ce que l’histoire de Gloria, Julie et Mina aurait pu être écrite sans recours à l’univers du polar ?

Ma réponse est oui, sans hésitation. La construction d’une intrigue, les rebondissements, le suspense, tout cela m’a bien amusée. Mais le plus grand plaisir que j’ai pris dans l’écriture de ce livre a été celui de la construction des personnages, un plaisir que j’éprouve pour tous mes romans. Les problèmes rencontrés par Gloria, l’enquêtrice, pour concilier sa carrière avec sa vie de femme tout en s’occupant du mieux qu’elle peut de ses deux enfants m’intéressent, et j’ai apprécié sa façon de transgresser les règles pour avancer dans son enquête. J’ai aussi une tendresse particulière pour le personnage de Mina, une gamine de la DDASS devenue SDF, dont le lecteur est amené à partager l’intimité. C’est un personnage très attachant, avec beaucoup de violence mais aussi beaucoup de force et de tendresse en elle ; on pourrait la retrouver dans d’autres livres, même s’il n’est pas surprenant de la croiser dans un roman noir.

Agatha Christie justifiait l’écriture de crimes par le fait qu’on était assuré que le coupable était toujours puni. Rassurons les lecteurs : c’est bien le cas dans « Une baignoire de sang ». Mais il y a aussi l’intervention d’enjeux mondiaux complexes dans l’industrie pharmaceutique. Vous êtes-vous inspirée d’une histoire vraie ?

Hélas oui. Au moment où j’ai bâti mon intrigue, je me suis beaucoup documentée, aussi bien sur le milieu des industries pharmaceutiques, et les malversations qui peuvent s’y produire, que, par exemple, sur la situation des enfants abandonnés par leurs parents. Les faux médicaments mis sur le marché, les cobayes recrutés à bas prix dans les pays pauvres, le triste sort des mineurs non adoptables et la façon dont on arrête de s’en occuper dès qu’ils sont majeurs, tout cela existe bel et bien, de même que la tentation, au plus haut niveau, de laisser les puissants impunis. De tous ces points de vue, mon polar est plutôt réaliste. J’en suis la première désolée.

Pouvez-vous utiliser trois mots pour qualifier « Une baignoire de sang » et convaincre vos futurs lecteurs de le glisser dans leur valise de vacances ?

Trois mots ? Lisez-ce-livre ! Sans rire, il me semble qu’il est suffisamment léger pour divertir, assez profond pour faire réfléchir, et – j’espère – un peu touchant !

Vous voulez nous recommander un livre qui vous a particulièrement plu ? Rejoignez notre communauté en cliquant ici

20 Minutes de contexte

Une partie des liens de cet article sont sponsorisés. A chaque fois que vous achetez un livre via l'un d'entre eux, nous touchons une commission qui nous aide à payer nos factures. Pour éviter tout conflit d'intérêts, nous avons adopté la méthode suivante:

1. Les contributeurs de la rubrique choisissent leurs livres, réalisent leurs fiches et leur critique en toute indépendance, sans se soucier des liens éventuels qui seront ajoutés.

2. Les liens sont ajoutés a posteriori, à chaque fois que nous trouvons le produit recommandé sur une de nos plateformes partenaires.

Merci d'avance à tous ceux qui cliqueront !