Littérature : Quatre romans se disputent le prix Goncourt remis ce lundi

RECOMPENSE Le nom du lauréat ou de la lauréate sera annoncé à midi

20 Minutes avec AFP
Une librairie à Cannes, le 13 novembre 2020.
Une librairie à Cannes, le 13 novembre 2020. — SYSPEO/SIPA

Deux jours après la réouverture des librairies, le monde littéraire va sacrer son nouveau roi ou sa nouvelle reine. Un roman déjanté au titre intriguant, un récit poignant sur le mariage forcé, une plongée dans une histoire familiale et une fresque sur le Maroc se disputent le prix Goncourt, remis ce lundi dans un format inédit.

Le Renaudot à 12 heures 50

La crise sanitaire et la fermeture des restaurants, donc de Drouant, dans le quartier de l’Opéra à Paris, ont obligé le jury à se rabattre sur une visioconférence et à se passer des délibérations à table. Le nom du lauréat ou de la lauréate sera annoncé à 12 heures pour le prix le plus prestigieux de la littérature française. Puis lui succédera, à 12 heures 50, un autre prix, le Renaudot, qui récompense un roman ainsi qu’un essai.

Pour les journalistes littéraires interrogés par le mensuel spécialisé Livres Hebdo, c’est Hervé Le Tellier qui tient la corde pour le Goncourt, avec L’Anomalie. Outre d’être publié chez Gallimard, une maison d’édition souvent récompensée, ce livre bâti comme un savant jeu de construction et au suspense haletant, a pour lui d’avoir déjà convaincu un large public.

L’Académie Goncourt pourrait cependant lui préférer Les Impatientes (éditions Emmanuelle Colas) de la Camerounaise Djaïli Amadou Amal, qui a déjà déjoué tous les pronostics en arrivant dans la dernière sélection. S’il récompensait ce récit poignant sur l’oppression de femmes mariées de force, le Goncourt insufflerait un vent de nouveauté dans le palmarès en consacrant une autrice d’Afrique subsaharienne, inconnue jusque-là des cénacles de l’édition parisienne.

Les deux autres romans finalistes gardent toutes leurs chances : Thésée, sa vie nouvelle de Camille de Toledo (éditions Verdier), vaste réflexion sur le poids de l’héritage familial, et L’Historiographe du royaume de Maël Renouard (Grasset), brillant exercice de style qui décrit de l’intérieur la monarchie marocaine au siècle dernier.

Un jury en partie renouvelé

Outre des conditions inédites, le Goncourt se distingue cette année par un jury en partie renouvelé. Le journaliste Bernard Pivot a quitté la présidence de l’Académie fin 2019, et la romancière Virginie Despentes a démissionné début 2020. L’essayiste Pascal Bruckner et la romancière Camille Laurens ont fait leur entrée au sein du jury désormais présidé par l’écrivain Didier Decoin. Au Renaudot, le journaliste et écrivain Jérôme Garcin avait démissionné en mars avec l’intention de susciter un renouvellement et de favoriser la présence de femmes au sein du jury. Il n’a pas encore trouvé de successeur.