Toto Cutugno, interprète de « L’Italiano », est décédé
DISPARITION La star de la variété italienne, vainqueur de l’Eurovision 1990, qui a composé des succès de la chanson française des années 1970 et 1980, est décédée ce mardi à l’âge de 80 ans
- L’artiste italien Toto Cutugno est mort ce mardi 22 août, aux alentours de 16 heures, « des suites d’une longue maladie », a indiqué son manager. Il était hospitalisé à Milan car son état s’était aggravé ces derniers mois.
- En France, Toto Cutugno est surtout connu pour son tube, L’Italiano.
- Le répertoire de la variété française lui doit quelques-uns des plus grands tubes des années 1970 et 1980, à commencer par L’été indien de Joe Dassin, En chantant de Michel Sardou ou Laissez-moi danser de Dalida.
« Lasciate me cantare, con la chittara in mano… » Qui n’a pas fredonné un jour, même en yaourt, L’Italiano, tube de Toto Cutugno, sorti en 1983. Ce succès survivra sans doute longtemps à l’artiste transalpin qui est décédé ce mardi. Son manager a informé l’agence de presse italienne Ansa que la star est mort aux alentours de 16 heures, dans un hôpital de Milan, comme l’a relayé La Repubblica. Souffrant d’une « longue maladie », selon l’expression consacrée, son état « s’était aggravé ces derniers mois » et il avait dû être hospitalisé.
Si son nom n’est pas le plus familier de l’ensemble du public français, nombre de ses compositions font pourtant partie de notre patrimoine musical. Toto Cutugno a ainsi signé la musique de Derrière l’amour pour Johnny Hallyday en 1976 et de En chantant pour Michel Sardou en 1978. Plusieurs de ses morceaux ont été repris en français.
Ainsi, L’Italiano a été revisitée pour Hervé Villard en Méditerranéenne. Laissez-moi danser de Dalida n’est autre qu’une reprise de son Voglio l’anima et Voici les clés de Gérard Lenorman une adaptation de Nel cuore nei sensi composée par l’Italien. Plusieurs tubes de Joe Dassin, et pas des moindres – L’été indien, Et si tu n’existais pas, Il était une fois nous deux… – proviennent tous du répertoire de Toto Cutugno.
Vainqueur de l’Eurovision
Né en Ligurie en 1943, Toto (Salvatore à l’état civil) Cutugno a créé son premier groupe à l’âge de 19 ans. C’est avec sa seconde formation, Albatros, lancée en 1975, qu’il a atteint une notoriété nationale. En groupe (deux fois) ou solo, en tout, Toto Cutugno a participé quinze fois au Festival de Sanremo. Il a fini sept fois deuxième mais ne s’est imposé qu’une seule fois dans ce rendez-vous majeur de la chanson italienne. C’était en 1980, avec la chanson Solo noi.
Bien que particulièrement productif et fort de nombreux succès à l’international comme chanteur ou compositeur, Toto Cutugno n’a pas été le prophète musical qu’il aurait dû être en Italie où des Adriano Celentano, Al Bano ou Gianni Morandi sont bien davantage célébrés. En 1990, c’est dans une quasi-indifférence générale qu’il a remporté l’Eurovision avec la chanson Insieme : 1992, dont le texte évoque… le traité de Maastricht. La Rai se désintéressait tellement du concours qu’elle l’a diffusé en différé. Un an plus tard, la chaîne choisira pourtant Toto Cutugno pour coanimer, avec Gigliola Cinquetti, l’Eurovision organisé dans les studios de Cinecittà. Un exercice dans lequel il s’était révélé particulièrement peu habile.
Star en Russie
S’il s’est classé respectivement deuxième et quatrième du Festival de Sanremo en 2005 et 2008, Toto Cutugno, affaibli par un cancer de la prostate en 2007, n’a pas véritablement retrouvé avec ses compositions le succès des décennies précédentes.
Il jouissait cependant d’une grande popularité dans les pays de l’Est, notamment en Russie. « Plus que les hommes, les femmes sont tombées amoureuses de mes chansons. Ma première tournée remonte à 1985, quinze jours à Moscou et quinze à Saint-Pétersbourg, 15.000 personnes par soirée. C’était plein aussi parce que les billets n’étaient pas chers », déclarait-il au Monde en 2018, en amont d’un concert donné à L’Olympia, à Paris.
L’artiste est décédé en laissant derrière lui plus de 300 chansons et compositions. Des dizaines d’entre elles resteront solidement ancrées dans les cultures populaires françaises et italiennes.