L’écrivain Michel Le Bris, fondateur du festival Etonnants voyageurs, est mort

LITTERATURE Michel Le Bris est décédé à Janzé (Ille-et-Vilaine) à l’âge de 76 ans

20 Minutes avec AFP
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Michel Le Bris le 31 octobre 2009 à Saint-Denis
Michel Le Bris le 31 octobre 2009 à Saint-Denis — FRANCOIS GUILLOT / AFP

Fondateur du festival Etonnants voyageurs, il a promu une « littérature-monde ». L’écrivain Michel Le Bris, qui, est décédé à Janzé ( Ille-et-Vilaine) à l’âge de 76 ans dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris auprès de ses proches et du président du conseil régional de Bretagne.

« Je vous confirme que Michel est parti cette nuit des suites d’une longue maladie », a indiqué une proche de l’écrivain. « C’est avec une profonde tristesse que j’apprends le décès de Michel Le Bris. Lui qui disait «ma Bretagne est une île qui contient toutes les autres», avait compris la force des mots, de l’imaginaire, des voyages », a déclaré le président du conseil régional de Bretagne Loïg Chesnais-Girard dans un communiqué de presse.

Une littérature voyageuse et exigeante

Né le 1er février 1944 à Plougasnou, près de Morlaix (Finistère), dans une famille très modeste, Michel Le Bris, après un détour par un lycée versaillais, est diplômé d’HEC en 1967. Il est rapidement happé par mai 1968 et l’effervescence qui suivra. Directeur de La Cause du peuple en 1970, il se retrouve huit mois en prison à la Santé pour « délit d’opinion ». Aux côtés de Jean-Paul Sartre, il est aussi l’un des fondateurs de Libération en 1973.

Tour à tour journaliste, producteur, éditeur, spécialiste de Stevenson, passionné par les pirates, Michel Le Bris a écrit de nombreux ouvrages. Mais sa grande œuvre restera le festival de littérature Etonnants Voyageurs, élargi ensuite à l’image.

Pendant ces années, sous la houlette de son fondateur, Etonnants Voyageurs a mis en pratique cette littérature voyageuse et exigeante. Parallèlement à Saint-Malo, des éditions spécifiques du festival ont vu le jour, entre autres, à Bamako, Sarajevo, Haïfa, Brazzaville, Missoula (Montana), creuset des « nature writers » américains, et bien sûr, Port-au-Prince (Haïti). Le festival, dont le nom puise son inspiration dans un poème de Charles Baudelaire, devait célébrer en 2020 ses 30 ans, une édition annulée en raison de la crise sanitaire.

Finaliste du prix Goncourt

En 2008, son roman La beauté du monde avait été finaliste du prix Goncourt et il avait publié en 2017 son dernier roman Kong (Grasset). En 2019, il avait reçu « pour l’amour des livres et l’ensemble de son œuvre » le grand prix de littérature Henri-Gal, prix littéraire de l’Institut de France sur proposition de l’Académie française.

« Michel Le Bris était doté d’une énergie peu commune lorsqu’il s’agissait de faire partager sa vision d’une certaine littérature ouverte sur le monde », a réagi la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, dans un communiqué. Elle a salué la mémoire d’une « personnalité éclectique, engagée et passionnée [qui] a joué un rôle considérable pour la promotion de la littérature d’expression française, en France et dans le monde ».