Mort de Robert Hossein : Le metteur en scène faisait « du théâtre comme au cinéma ! »
SPECTACLES A partir de 1978, Robert Hossein s’est lancé dans des super-productions théâtrales qui attiraient les foules
Son cœur artistique battait la mesure pour la démesure. Robert Hossein, décédé jeudi à 93 ans, laisse derrière lui une carrière de comédien sur les planches comme à l’écran. Mais il aura aussi marqué les esprits avec ses grands spectacles, véritables superproductions, qui attiraient les foules.
700.000 spectateurs pour Un homme nommé Jésus (1983), 600.000 pour L’affaire du courrier de Lyon (1987), 480.000 pour Notre Dame de Paris (1978), 300.000 pour les cinq représentations de Ben-Hur en 2006… Les chiffres de fréquentation avaient de quoi donner le tournis.
Robert Hossein qui, à 15 ans, a décidé de se consacrer à l’art dramatique avait créé à Reims au début des années 1970 son « théâtre populaire » et une école par où sont passées Anémone et Isabelle Adjani.
Il avait alors pour slogan « du théâtre comme au cinéma ! ». Une vision qui lui a fait mêler lumières, musiques, textes classiques et grands sentiments. Huit ans et dix-sept créations plus tard, Reims a été reconnu scène nationale et les subventions ont afflué mais l’artiste a décidé de partir.
Théâtre de masse
A partir de 1978, il a alors monté un spectacle tous les deux ans dans des salles gigantesques où il prêchait l’espérance.
De Jules César à Jean-Paul II, il raconte majoritairement, avec l’historien Alain Decaux, des personnages historiques. Son œuvre est devenue un théâtre de masse parlant au cœur.
« La Terre est en danger de mort. Je me suis dit : il faut une prise de conscience universelle pour nous sortir de la merde et réorganiser la Terre, le sable, la mer et tout le monde », clamait-il de sa voix de rocaille.
Mystique
A 50 ans, à la fin des années 1970, il avait choisi de se faire baptiser en même temps que son fils Julien, né d’un troisième mariage. « Ce n’est pas moi qui monte le spectacle, Dieu m’aide pour tout », aimait répéter cet humaniste mystique et souvent grandiloquent.
Son dernier spectacle, Une femme nommée Marie, joué un seul soir en août 2011, avait été vu par 25.000 personnes à Lourdes.
Il disait : « Si le public ressort de mes spectacles avec au cœur l’envie d’aimer un peu plus son prochain, avec l’envie de se battre pour plus de fraternité, avec le dégoût de l’injustice et de l’inégalité, alors je suis content, je pense avoir été utile ». Amen.