Kyoto Animation : L'auteur présumé de l'incendie criminel inculpé

JAPON L'incendie mortel de ce studio, apprécié des fans et avenir de la japanime, avait ému le Japon et le reste du monde

20 Minutes avec AFP
Une femme dépose des fleurs en hommage aux victimes de l'incendie de Kyoto Animation, le 19 juillet 2019.
Une femme dépose des fleurs en hommage aux victimes de l'incendie de Kyoto Animation, le 19 juillet 2019. — JIJI PRESS / AFP

A l’été 2019, le très apprécié studio de japanime Kyoto Animation (La Mélancolie de Haruhi Suzumiya, Violet Evergarden) avait été la victime d’un incendie criminel, avec 36 morts et 33 blessés. L'auteur présumé vient d’être inculpé, annoncent les médias locaux.

Shinji Aoba, 42 ans, a été inculpé notamment pour meurtre, tentative de meurtre et incendie volontaire.

Un mobile encore flou

Gravement brûlé lui-même dans l’incendie, Shinji Aoba avait dû être hospitalisé et son arrestation formelle par la police n’avait eu lieu qu'en mai dernier. Ses blessures ont failli lui être fatales, et il a dû subir plusieurs greffes de peau, a récemment déclaré un de ses médecins au journal régional Kyoto Shimbun. Il n’a par ailleurs retrouvé l’usage de sa voix qu’à l’issue d’une opération chirurgicale.

L’accusé aurait reconnu au moment de son arrestation les faits qui lui sont reprochés, expliquant à la police qu’il voulait « être en mesure de tuer beaucoup de gens en utilisant de l’essence », avaient alors rapporté des médias nippons. Son mobile reste flou. Shinji Aoba n’avait aucun lien connu avec le studio Kyoto Animation, surnommé KyoAni, mais lui reprochait de lui avoir volé une idée de scénario, selon les médias.

L’homme avait déjà écopé d’une peine de plus de trois ans de prison pour avoir commis un vol dans une supérette en 2012. Après avoir procédé à une évaluation psychiatrique, les procureurs ont conclu qu’il était « mentalement apte » à répondre des crimes qui lui sont reprochés, a rapporté la chaîne de télévision publique NHK.

Une vive émotion au Japon comme à l’étranger

La tragédie de KyoAni avait eu un vaste retentissement au Japon comme à l’étranger. Le studio comptait beaucoup de jeunes salariés, et notamment des femmes. Ces jeunes professionnels portaient « l’industrie de l’animation japonaise sur leurs épaules. Des joyaux japonais ont été perdus », avait déclaré le président de l’entreprise Hideaki Hatta. Les parents de plusieurs des victimes ont déclaré mercredi aux médias japonais que l’inculpation de Shinji Aoba n’adoucissait pas leur peine.

Fondé en 1981, KyoAni, réputé pour sa qualité, a produit des dessins animés souvent inspirés de mangas, dont Munto, Lucky Star, La Mélancolie de Haruhi Suzumiya ou encore K-ON !. Le film d’animation Violet Evergarden, qui était en production au moment de l’incendie, a fini par sortir en septembre dernier dans les salles japonaises, après plusieurs reports. KyoAni était réputé pour le raffinement de sa production et attaché à son implantation dans l’ancienne capitale impériale du Japon, Kyoto, alors que la plupart des studios d’animation nippons sont basés à Tokyo.