Gouvernement Castex : Roselyne Bachelot revient à la politique avec le ministère de la Culture

POLITIQUE Roselyne Bachelot, après avoir rompu avec la politique pour se lancer dans une carrière d’animatrice dans les médias, hérite du portefeuille de la rue de Valois dans le gouvernement de Jean Castex

Benjamin Chapon
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Roselyne Bachelot lit Les monologues du vagin au Theatre Bobino à Paris, le 7 mars 2018
Roselyne Bachelot lit Les monologues du vagin au Theatre Bobino à Paris, le 7 mars 2018 — DELALANDE/SIPA

Une ministre de la Culture passée par Les Grosses Têtes ? C’est possible. Roselyne Bachelot a été nommée à la rue de Valois, ce lundi soir, pour figurer dans l’équipe gouvernementale de Jean Castex.

Roselyne Bachelot est loin d’être une débutante en politique, même si elle avait mis sa carrière entre parenthèses à partir de 2008, pour s’épanouir dans les médias. Déjà ministre de l’Ecologie, dans les gouvernements Raffarin, puis de la Santé et des Sports, ou encore des Solidarités et de la Cohésion sociale dans les gouvernements Fillon, elle a été plusieurs fois élue députée avec les étiquettes successives RPR et UMP.

Avec Ruquier et Hanouna

En juin 2008, Roselyne Bachelot renonce à son siège de députée et commence une nouvelle carrière à la télévision. Ces dix dernières années, on l’a beaucoup vue sur RTL aux Grosses têtes de Laurent Ruquier, sur C8 (anciennement D8), notamment aux côtés de Laurence Ferrari et Cyril Hanouna, sur RMC pour une éphémère quotidienne appelée 100 % Bachelot, sur LCI en tant qu’experte politique mais aussi sur France Musique pour parler art lyrique… Elle est aussi apparue au théâtre et dans des feuilletons télés.

Mais son meilleur rôle récent, Roselyne Bachelot l’a tenu en marge de la crise du Covid-19. En tant qu’ancienne ministre de la Santé, décriée pour sa gestion jugée inutilement dispendieuse de l’épidémie de H1N1 en 2010, elle a été récemment auditionnée par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale. Et se rappeler au bon souvenir de l’Elysée visiblement.

Des dossiers chauds

Ancienne pharmacienne aujourd’hui âgée de 73 ans et amatrice d’art lyrique (elle est affligée d'une passion pour Verdi notamment), Roselyne Bachelot est attendue sur plusieurs sujets brûlants dont la situation des auteurs et autrices françaises, la crise économique dans le monde du spectacle vivant, le suivi des projets présidentiels d’éducation culturelle et de soutien aux jeunes artistes, la gestion du patrimoine, incarné par la restauration de Notre-Dame-de-Paris avant 2024…

Ces dernières années, Roselyne Bachelot avait déjà été rappelée par le monde politique pour des missions ponctuelles. Le 16 juillet 2012, elle était nommée par l’Élysée pour siéger à la Commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique présidée par Lionel Jospin. Début 2013, elle entrait au Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, créé par Najat Vallaud-Belkacem.

Des bourdes et des lois

Au cours de sa carrière politique, Roselyne Bachelot a eu des prises de position, iconoclastes pour son camp politique, à plusieurs reprises. Elle est par exemple favorable au mariage homosexuel et à l’adoption d’enfants par les couples homosexuels, dès novembre 1998. Elle cumule aussi des déclarations, perçues comme des bourdes. Ministre de l’Écologie pendant la canicule meurtrière de l’été 2003, elle suggère aux Français de « se garer à l’ombre ». Les Guignols de l’Info la caricaturent en gaffeuse à répétition.

Parmi les mesures qu’elle aura conduites au sein des différents ministères qu’elle a occupés, la réforme hospitalière de 2009 est la plus emblématique, et décriée. En tant que ministre de la Culture, pas sûr qu’Emmanuel Macron, qui a pris l’habitude de cannibaliser ses ministres de la rue de Valois sur un sujet qu’il apprécie, ne lui laisse les moyens de mener une réforme aussi importante.