« "Fais le vide" est un morceau libérateur », estime Bilal Hassani qui dévoile son nouveau single

INTERVIEW Alors que le premier extrait de son prochain album sera dévoilé ce jeudi soir, Bilal Hassani a répondu à « 20 Minutes »

Propos recueillis par Fabien Randanne
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Le chanteur Bilal Hassani.
Le chanteur Bilal Hassani. — Elie Zinsou
  • « Fais le vide », le nouveau single de Bilal Hassani sera disponible ce jeudi soir.
  • « C’est le genre de chanson que j’ai envie qu’on écoute en se disant "Je vais danser pendant trois minutes trente en oubliant les petits soucis quotidiens et les gros problèmes de la vie" », explique le chanteur à « 20 Minutes ».
  • France 2 diffusera vendredi à 23h45 le concert de Bilal Hassani à L’Olympia. « J’espère que le public se rendra compte que j’ai mis beaucoup de travail dans ce show », dit-il.

« Majeur en l’air, une bouffée d’air, tu traces comme s’il n’y avait que toi. Fais le vide, ne les écoute pas, ceux qui parlent et qui n’avancent pas », chante Bilal Hassani dans le refrain de Fais le vide, son nouveau single qui sera disponible ce jeudi à 18h.

Des paroles s’appliquant bien à l’artiste de 20 ans qui, malgré les critiques de ses plus virulents détracteurs, poursuit sa carrière musicale lancée il y a un an. Après avoir, en l’espace de quelques mois, représenté la France à l’Eurovision, sorti un premier album, Kingdom, et enchaîné avec une tournée, Bilal Hassani est en train de préparer son nouvel opus pour la fin de l’année.

Vous avez écrit « Fais le vide » comme un hymne à la confiance en soi ?

Je dirais que c’est plutôt un morceau libérateur. C’est le genre de chanson que j’ai envie qu’on écoute en se disant : « Je vais danser pendant trois minutes trente en oubliant les petits soucis quotidiens et les gros problèmes de la vie ». Profiter d’un instant, sauter partout et kiffer.

L’an passé, vous avez été victime de cyberharcèlement. Les choses se sont arrangées ?

Oh, ça n’a pas trop bougé, hein (il sourit). Ce n’est pas quelque chose qui disparaît en un claquement de doigts. Il va y en avoir de nouveaux qui vont trouver ça amusant de s’en prendre à moi, mais c’est devenu peut-être moins à la mode de me détester. J’ai surtout remarqué que beaucoup de personnes qui avaient des a priori négatifs sur moi, par rapport à ce qu’ils pouvaient entendre ou à ce que je représentais, ont revu leur opinion. Je me suis efforcé d’aller à leur rencontre. Je suis allé voir le public un peu partout en France et je me suis aperçu par exemple que certains parents qui accompagnaient leurs enfants à une dédicace n’étaient pas forcément très enjoués d’être là. Mais à la fin ils se rendaient compte que c’était cool, que ce que je voulais raconter avec ma musique c’était sympa. Par ailleurs, j’ai aujourd’hui une bien meilleure facilité à me protéger de tout ça [du cyberharcèlement] après la tornade que j’ai pu essuyer l’an dernier et qui m’a bien forgé.

L’an dernier, en l’espace de quelques mois, vous avez enchaîné Eurovision, promotion de l’album « Kingdom » et les concerts. Quel regard portez-vous sur cette période ?

Je suis très reconnaissant d’avoir pu vivre tout ça. Je remercie en premier ma communauté de fans parce que c’est grâce à eux. J’ai du mal même à les appeler des fans. Je les considère vraiment comme ma famille, on se parle tous les jours. C’est un public qui me suit depuis que j’ai créé ma chaîne YouTube et qui a accepté de me soutenir dans cette aventure musicale. Ils savaient que c’était mon rêve. En y repensant en fin d’année dernière je me suis rendu compte de tout ce qu’ils ont fait pour moi : on a gagné tous les prix où j’ai pu être nommé [NRJ Music Awards, Olympia Awards], ils ont réussi à me faire aller à l’Eurovision, ils sont venus à mes concerts. J’ai conscience de la chance que j’ai d’avoir une communauté si forte, qui ait autant d’amour pour moi.

Ce nouveau single, « Fais le vide » annonce-t-il la tonalité du deuxième album ou ne faut-il pas s’y fier ?

Là où sur le premier album je suis allé chercher des choses diverses en termes d’influences, de sons, cette fois-ci j’ai voulu faire quelque chose d’un petit peu plus cohérent. Ce qu’on entend sur Fais le vide, on va pouvoir le retrouver sur d’autres titres de l’album, évidemment avec des saveurs et des couleurs différentes, mais avec une même aura. Mes influences sont entre les années 1970, 1980 et toujours avec un petit zeste de R’n’b des années 1990. J’ai voulu prendre ce turn rétro qu’on aime beaucoup dans la pop en ce moment et le mettre au goût du jour pour un disque français.

L’album est prévu pour quand ?

Pour la fin d’année. Il n’est pas encore complètement terminé et abouti. Je prends beaucoup plus de temps qu’avec ce que j’ai pu faire sur Kingdom. Je me suis davantage attardé sur la musique que j’ai voulu faire. En juillet, je souhaitais m’accorder un peu de répit après un début d’année chargé, et puis l’inspiration est venue toute seule et j’ai commencé à écrire des choses. J’ai donc bossé dans la foulée très naturellement. J’ai voulu varier mes collaborations, les personnes avec lesquelles je travaille. Fais le vide a été conçu avec l’auteur-compositeur Matthieu Mendès, par exemple. Cette rencontre s’est faite naturellement. On n’habite pas très loin l’un de l’autre, il m’avait croisé, on a fini par discuter et on a décidé de bosser ensemble. Je crois beaucoup au destin.

A quoi va ressembler ce deuxième album ?

Je pense que je me trouve de plus en plus, musicalement parlant. Au-delà du fait que ce soit libérateur, c’est aussi plus profond dans la production ou les prises de voix. Un titre comme Fais le vide a été conçu en trois mois alors que certains titres de mon premier album ne prenaient qu’une ou deux journées. Là, on a écrit le morceau très vite, en quarante minutes, mais on a pris le temps de laisser reposer, de peaufiner les détails, d’aller chercher certains sons, un bon amplificateur pour la guitare, etc. J’ai été plus perfectionniste et je me suis davantage intéressé à la création du morceau à sa source. Dans Kingdom, je racontais vraiment mon histoire, je me présentais au public. Là, on me connaît suffisamment pour que je puisse aller plus loin dans mes textes.

C’est-à-dire ?

Sans trop en dire, j’y parlerai d’amour, du succès, de l’impact que cela a pu avoir dans ma vie quotidienne, du fait de voir mon entourage changer. Sur plusieurs morceaux, je me suis davantage inspiré des autres que de moi. Je n’y parle pas forcément à la première personne et même quand je le fais, ce n’est pas obligatoirement pour parler de moi. J’ai beaucoup observé les gens que j’ai rencontrés, mes amis et mes fans. Je sais que quand ils écoutent, ils entendent leurs vies, leurs histoires et j’avais envie de leur parler encore plus.

Vendredi, France 2 diffuse à 23h45 votre concert à l’Olympia capté l’an passé, ça vous fait quoi ?

Je suis évidemment très content. C’était le premier concert de ma carrière donc avoir des images de cet Olympia, c’est assez fou. J’avais passé la journée la plus folle de ma vie, c’était passé tellement vite que je n’avais pas vraiment pu profiter de tout. De pouvoir le revoir, c’est plutôt magique. Je suis content que cela puisse être accessible à tous. J’espère que certains des téléspectateurs se rendront compte que j’ai mis beaucoup de travail dans ce concert que j’ai écrit minutieusement et qu’on a fait un beau show.