« Final Fantasy VII Remake » : Un classique du jeu vidéo revisité, magnifié… et frustrant ?
JEU VIDEO Attendu comme le messie, ce « remake » d’un jeu culte est à la hauteur des attentes, entre célébration, réinvention et frustration (à quand la suite, et quelle suite ?)
- « Final Fantasy VII Remake » sort vendredi, uniquement sur PlayStation 4
- Comme son titre l’indique, il est le remake de « FFVII », classique du jeu vidéo, du RPG japonais, de la première PlayStation et de toute une génération de gamers
- Graphisme, gameplay, histoire… Le jeu réinvente presque tout, pour offrir une nouvelle expérience aux joueurs
- Mais ce remake n’est que le premier épisode d’un projet plus ambitieux, avec des suites à prévoir dans le futur (lointain ?)
Final Fantasy est l’une des franchises les plus connues et les plus lucratives du jeu vidéo, avec plus de trente ans d’existence et des dizaines d’itérations, spin-offs, compilations, etc. Or, parmi tous ces titres, Final Fantasy VII tient une place à part. Il est à la fois le premier épisode à sortir en Europe, le premier à exploiter la 3D, mais aussi et surtout le jeu qui a popularisé le JRPG, lancé la PlayStation et marqué toute une génération de gamers. Comme le confiait récemment à 20 Minutes Jenova Chen, créateur de Flower, Journey et Sky : Children of Light, « Final Fantasy VII m’a montré que le jeu vidéo pouvait provoquer des émotions profondes et complexes ». Et là, tout le monde pense à Aeris, les larmes aux yeux.
« Une complète réinvention »
Après des jeux annexes et le film Advent Children, l'annonce d'un remake en 2015 laissait place à autant d’excitation que de perplexité. Au fil des années, le projet s’est précisé et a fait monter la pression. Il ne s’agit pas d’un simple remake, mais d'« une complète réinvention », pour reprendre les propos de Yoshinori Kitase, réalisateur de l’original et producteur de ce Remake, au dernier E3 : « Notre philosophie était d’aller plus en profondeur dans l’histoire et les personnages. Nous l’avons donc approché comme un nouveau jeu, une nouvelle expérience ». Le jeu est disponible à partir de ce vendredi, uniquement sur PS4.
Le premier chapitre d’un projet plus vaste
Dès l’arrivée en gare du héros Cloud Strife, mercenaire à grosse épée en mission pour le groupe éco-terroriste Avalanche, le bond technologique et la vingtaine d’années qui séparent les deux jeux sautent aux yeux. Les bons vieux pixels ont laissé place aux meilleures animation et réalisation de la génération de consoles actuelle. De quoi magnifier Midgar, ville industrielle, où commençait le jeu original, et où se déroule l’intégralité de ce remake. Hein ? Oui, comme ne l’annonce pas son titre mais le savent déjà les fans, ce Final Fantasy VII Remake n’est que le premier chapitre d’un projet plus vaste et ne couvre qu’une petite partie de l’histoire, la lutte contre la multinationale Shinra et ses exploitations qui menacent l’équilibre de la planète.
Si Midgar m’était conté
Là où le joueur de 1997 mettait moins de dix heures à fuir Midgar, il faudra trois à quatre plus de temps à son alter ego de 2020. Un effet Le Hobbit, roman de moins de 300 pages devenu une trilogie de huit heures au cinéma ? Final Fantasy VII Remake multiplie les extrapolations, rallonge les scènes, développe les personnages, ce qui amène à de vrais approfondissements mais aussi parfois à de simples bouche-trous. Attention, la richesse de l’univers n’est pas à remettre en question, elle se déploie même dans chaque séquence, musique, détail. A tel point que le nostalgique peut avoir l’impression de visiter chaque secteur de Midgar pour la première fois. A défaut de le faire en toute liberté. Ce remake reste en effet un jeu de « couloirs », mais plus orienté action-RPG que pur RPG.
Un gameplay revu et enrichi
En effet, la révolution n’est pas qu’esthétique mais aussi mécanique, avec un gameplay revu et enrichi. Il repose toujours sur le fameux système Active Time Battle, des jauges à remplir et à utiliser, mais maintenant en temps réel, en plein combat. L’action ne s’arrête donc jamais, ralentit juste le temps d’invoquer toutes sortes d’attaques. Entre les différents personnages, leurs caractéristiques, les raccourcis et autres combos, le joueur peut imposer son propre rythme à l’action, à la fois dynamique et stratégique. Grisant !
Et après ?
Entre la célébration et la réinvention, Final Fantasy VII Remake devrait séduire toutes les générations de joueurs, et prouve que les thématiques d’alors sont toujours d’actualité (lutte des classes, capitalisme, écologie…), malgré quelques personnages ou clichés anachroniques et certains choix narratifs qui éloignent ce « remake » de l’original et diviseront les fans. Mais surtout, impossible de ne pas lâcher un « et après ? » Le meilleur de Final Fantasy VII reste à raconter, et peut-être à réinventer, mais l’éditeur Square Enix n’a lâché aucune information ou promesse sur la suite, voire les suites. En espérant que le repos du guerrier ne dure pas trop longtemps.