« Je ne me souviens pas si j’ai chanté… » Les premiers souvenirs d’Etienne Daho aux Trans Musicales

MUSIQUE L'artiste avait commencé sa carrière à Rennes par un étrange concert pour la première édition du festival en 1979

C. A. avec AFP
Le chanteur Etienne Daho, ici en 2015 au festival Rock en Seine, est de retour à Rennes pour les Trans Musicales.
Le chanteur Etienne Daho, ici en 2015 au festival Rock en Seine, est de retour à Rennes pour les Trans Musicales. — S. Edmond / SIPA
  • Etienne Daho se produit ce mercredi et jeudi sur la scène des Trans Musicales, quarante ans après son premier concert à Rennes.
  • Né en Algérie, le chanteur a grandi à Rennes où il a commencé la musique à la fin des années 1970.
  • Quarante ans plus tard, il interprétera son album Eden, sorti en 1996 et assez mal accueilli par la critique.

Deux dates, complètes en quelques minutes. Les années passent mais le succès d’Etienne Daho ne se dément pas à Rennes. L’artiste se produira ce mercredi et jeudi sur la scène du Théâtre national de Bretagne dans le cadre des Trans Musicales. Un festival qu’il connaît bien pour y avoir joué lors de la première édition, en 1979. Souvenirs…

« Je sais qu’il y avait un truc disco, un refrain, on devait chanter Chboing Chboing, mais c’est une période de flou artistique, je ne me souviens pas si j’ai chanté ou pas, mystère… ». Le nom de ce « groupe » en dit long sur son sérieux. Baptisé Entre les deux fils dénudés de la dynamo, ce « collectif de plein d’artistes » avait offert sa première scène à celui qui deviendra l’un des artistes français les plus en vue des années 1980. « Ils avaient demandé à plein de gens de venir, moi j’étais une sorte de membre décoratif de la scène rennaise, je n’avais dit à personne que je faisais de la musique encore ».


Né en Algérie en 1956, Etienne Daho débarque à Rennes alors qu'il n'a pas 10 ans pour suivre sa tante. Sa mère le rejoindra dans la foulée. Bercé par la musique, le jeune homme qu’il est devenu fréquente Hervé Bordier, patron de Disc 2000 et futur cofondateur des Trans Musicales. « Il était fan du Velvet Underground. Il venait là pour se ressourcer et se cultiver », nous confiait l’ancien disquaire il y a quelques années.

« Un pote à nous avait fait le pari de passer à poil »

C’est lui qui l’avait poussé à se produire sur la scène des Trans en 1979. « Il m’a jeté sur scène, alors que je ne voulais pas y aller, donc merci à lui ». Une aventure loufoque dans une ville qui ne vivait alors que pour le rock. « Soudain, tous les gens ont commencé à applaudir. Un pote à nous avait fait le pari de passer à poil derrière nous, ça a été le highlight (le sommet) », se souvient Daho.

Il revient aux Trans l’année suivante pour s’y produire seul cette fois. « C’était super, cinq chansons pour rigoler, aucune idée de faire carrière, on le fait c’est tout. Mais il y a les premiers papiers dans la presse, ça a changé quelque chose, on m’a proposé d’enregistrer, et puis après, c’est allé super vite ! ». L’artiste rencontre alors Frank Darcel, membre du groupe Marquis de Sade, qui lui propose d’enregistrer.

« Je ne sais pas où sont passées toutes ces années »

En 1982, la carrière de l’artiste prend de la hauteur quand il se fait repérer avec son titre Le Grand Sommeil et devient l’une des premières signatures du label Virgin. Deux ans plus, il devient la star qu’il est toujours aujourd’hui avec son tube Week-end à Rome. « Je vais fêter mes 40 ans, tu te rends compte ! Je ne sais pas où sont passées toutes ces années », souffle-t-il à 63 ans.

Pour son retour sur la scène des Trans Musicales, l’artiste se produira dans le cadre confortable du Théâtre national de Bretagne. Il y jouera Eden, un album paru en 1996 mais assez mal reçu. « On s’était fait jeter avec le premier single ! Mais il passe très bien aujourd’hui avec ses vibrations drum’n’bass et jungle ».