VIDEO. Mega Drive Mini : Simple produit marketing ou incontournable du rétrogaming ?
CLASSIC GAMING Le Mega Drive Mini est la dernière née de la folie des consoles rétro mais costaud, et embarque 42 jeux et deux manettes pour un prix indicatif de 79,99€
Après la NES, la Super Nintendo, la PlayStation ou la Neo Geo, c’est autour de la Mega Drive d’avoir sa console mini officielle le 4 octobre. Avant la PC Engine ou encore le stick console de Capcom. Le rétrogaming n’a pas attendu ces récentes machines pour permettre aux gamers de jouer aux classiques du jeu vidéo – MO5.COM préfère ainsi parler de classic gaming –, avec la rétrocompatibilité ou ressortie de jeux, des consoles rétro plus ou moins officielles et surtout plus ou moins réussies, sans oublier celle dont on ne doit pas prononcer le nom : l’émulation. Mais les 3,6 millions de NES Classic Edition vendues ne sont pas passées inaperçues, un succès confirmé avec les 5 millions d’exemplaires de la Super Nintendo Mini.
Sega voulait « sa » Mega Drive Mini
Les boutiques ont d’ailleurs vu arriver dans la foulée une mini Mega Drive, sous le nom de Mega Drive Flashback HD, fabriquée non pas par Sega mais par AtGames, une société qui n’en était pas à son coup d’essai avec également des mini Atari, ColecoVision ou Intellivision. « Sega avait cédé les droits d’exploitation de la console à des éditeurs tiers, explique Julien El Rab, chef de produit chez Koch Media, distributeur des jeux Sega. Il s’agit donc d’une version officielle, et pas d’un truc bidouillé dans une cave (rires). Mais ils ont voulu leur produit maison, officiel, et en ont confié le développement au studio japonais M2, réputé pour leurs portages de qualité et les collections Sega Ages et Sega 3D Classics Collection. Leur but n’est pas seulement refaire le jeu le mieux possible, mais aussi d’ajouter de nouvelles fonctionnalités, des choses abandonnées à l’époque par manque de temps, d’expertise ou de moyens. »
Mais où est le génial « Aladdin » ?
La « vraie » Mega Drive Mini, 55 % plus petite que l’originale, embarque ainsi deux manettes et 42 jeux, soit deux fois plus que la Super Nintendo Mini ou la PlayStation Classic, mais moins que les 85 de la FlashBack HD, dont beaucoup de titres étaient injouables ou issus du catalogue Master System et Game Gear. Si la nouvelle console made in Sega intègre les classiques Sonic, Streets of Rage, Ecco, Gunstar Heroes, Quackshot, Earthworm Jim, Golden Axe, on ne peut que constater l’absence d’un Aladdin, peut-être le chef d’oeuvre de la console. « Certains titres, comme les jeux Disney, demandent des négociations, commente Julien El Rab. Si des accords ou compromis peuvent être trouvés, comme sur les jeux Mickey, ce n’est pas toujours le cas. Un arbitrage se fait. Les collections Mega Drive étaient surtout composées de jeux Sega, or là, on retrouve du Konami ou du Capcom, avec un Mega Man : The Wily Wars très rare et quasi introuvable. »
Pour le grand public
Si vous avez gardé précieusement votre jeu d’Aladdin, ou que vous l’avez racheté sur un coup de tête sur Ebay ou Leboncoin, il sera malheureusement inutile. En effet, les consoles mini n’accueillent pas de cartouches. « C’est une question d’approche, et de coût, précise le chef de produit chez Koch Media. Dans le marché rétro, il existe une société basée à Seattle, Analogue, qui fait du reverse engineering. Ils imitent le comportement de la console d’époque pour rejouer dans les meilleures conditions possible. Ils ont ainsi sorti la NES, la Super Nintendo, la Mega Drive, mais elles coûtent presque 200 euros, sans les jeux. C’est pour une cible de puristes, alors que la Mega Drive Mini vise le grand public. »
Sur l’étagère ou à côté de la télé ?
Certaines consoles mini ne quittent d’ailleurs jamais leur emballage, ou rejoignent l’étagère après une partie de Sonic ou de Mario. Elles sont aussi des objets de collection, de nostalgie, et l’industrie ne s’y trompe pas avec par exemple la NES spéciale Weekly Jump ou la Neo Geo Mini et son look de borne d’arcade. Le joueur n’a pas non plus besoin de nouveau hardware pour jouer aux jeux de légende, réédités et adaptés aux nouvelles plateformes comme Flashback sur mobile ou l'application Super NES Classic sur Switch, quand ils ne sont pas remakés pour les nouvelles générations à l’instar de Zelda : Link's Awakening, hier sur Gameboy, aujourd’hui sur Switch.