VIDEO. Japan Expo 2019: «Gundam», «Goldorak», «Evangelion»... Pourquoi les Japonais sont fascinés par les robots géants?

JAPASSION (5/5) A l’occasion des 20 ans de Japan Expo, «20 Minutes» revient sur la passion des Français pour la culture japonaise, et pour les robots géants avec le créateur de «Gundam»

Vincent Jule
Le Gundam grandeur nature inauguré à Tokyo pour les 30 ans de la série en 2009
Le Gundam grandeur nature inauguré à Tokyo pour les 30 ans de la série en 2009 — PT1/WENN.COM/SIPA
  • Japan Expo fête ses 20 ans du 4 au 7 juillet du parc des expositions de Paris-Nord Villepinte.
  • 20 Minutes en profite pour revenir dans une série d’articles sur la passion des Français pour la culture japonaise : sentai, cosplay, classic gaming, robots géants…
  • Yoshiyuki Tomino, le créateur de « Gundam » et invité d’honneur de Japan Expo, revient sur la passion des Japonais pour les robots

Du 4 au 7 juillet, Japan Expo fête ses 20 ans. Un chiffre rond, symbolique, et tant de chemin parcouru depuis les petits locaux de l’école Epita aux 150.000 m2 du parc des expositions de Villepinte, des premiers 3.000 visiteurs aux presque 250.000 fidèles chaque année. En deux décennies, Japan Expo s’est imposé non seulement comme le rendez-vous incontournable des fans de mangas et de japanime, mais également comme le festival de toute la culture japonaise.

Une culture qui passionne depuis longtemps les Français : cosplay, J-Pop, sports, jeu vidéo, arts de vivre, super sentai , ou encore les robots géants, aussi appelés mecha. Si le genre a ses fans en France avec les séries Goldorak, Evangelion ou Patlabor, il fait partie du patrimoine au Japon. 20 Minutes a voulu en savoir plus avec Yoshiyuki Tomino, créateur de Gundam et invité d’honneur de Japan Expo.


Dessine-moi un « mecha »

« On cite souvent Astro, le petit robot d’Osamu Tezuka comme la première influence mecha, explique le sensei de 77 ans. Mais quand je lisais le manga au collège, je ne voyais que les aventures d’un super petit garçon. Lorsque j’ai bossé sur l’adaptation télé, l’approche n’était pas la même que pour les animés mecha. Les premiers représentants sont vraiment Tetsujin 28-go et Mazinger Z, le premier contrôlé par une télécommande et le second piloté depuis un cockpit. Il y a vraiment le concept de machine et en fait d’outil. »

Super robots vs. Real robots

Créé par Go Nagai, également à l'honneur de Japan Expo et maintenant Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres, Goldorak, petit frère de Mazinger Z, est le plus connu des super robots en France. Des super robots qui forment un sous-genre à part entière, en opposition aux real robots. « L’histoire est simple, et toujours la même : un scientifique conçoit un robot géant qui est contrôlé par un jeune et qui doit défendre la Terre d’une race extraterrestre. Ces séries ont un aspect shônen, s’adressent surtout aux garçons, et sont également pensées pour vendre des jouets. J’ai participé à plusieurs d’entre elles, mais j’ai commencé à ressentir une certaine lassitude. Je me suis alors demandé s’il était possible de leur apporter un peu de réalisme, car de tels robots, c’est impossible de les construire en masse. J’en suis arrivé à la conclusion que seules des Nations pouvaient les concevoir de manière industrielle, et pour quel usage ? La guerre. » C’est ainsi qu’est née la série Mobile Suit Gundam en 1979, et avec elle, les real robots.


La galaxie « Gundam »

L’animé raconte la guerre entre le duché de Zeon et l’armée fédérale terrestre, entre le colonel Char Aznable et le pilote Amuro Ray, et bien sûr leurs robots respectifs. Mais ce n’est que le début. Gundam se déploiera en suites, films, spin-offs, pour une trentaine d’itérations. Sans oublier les produits dérivés, et surtout les maquettes ou Gunplas. L’influence de Gundam sur la culture et la société japonaises est incommensurable, avec les séries Evangelion, Macross, Patlabor, Escaflowne, Gurren Lagann, RahXephon… et toujours le Gundam grandeur nature et protecteur de Tokyo.


L’obsession japonaise pour la technologie

Pour expliquer cette fascination pour les robots géants, il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale. « Le Japon a perdu la guerre, car il était technologiquement inférieur, raconte Yoshiyuki Tomino. En réaction, le pays a développé un complexe et une obsession pour la technologie. Gundam en est une des expressions. » C’est peut-être pourquoi Gundam n’a traversé les frontières que très tard, après ses héritières Evangelion, Macross ou Patlabor. « Les personnes en charge de Gundam ne se sont pas intéressées à la distribution internationale avant longtemps, trop longtemps, précise le créateur. Je le regrette sincèrement. »

Seules quelques séries Gundam sont ainsi sorties en France, grâce au défunt éditeur Beez puis de@Anime, et aux plates-formes Wakanim et Crunchyroll. Lorsque l’on demande à Yoshiyuki Tomino par quelle série entrer dans l’univers Gundam, il répond la très bonne Turn A Gundam. Malheureusement inédite en France. 20 Minutes vous conseille Mobile Suit Gundam : The Origin, qui revisite l’histoire de la série originale, sous la forme d’un manga édité chez Pika et d’un animé disponible sur Clique TV (les OAV) et sur sur Crunchyroll (le remontage série).