Hellfest 2019: Vous chantiez? Eh bien, dansez maintenant… «20 Minutes» analyse les danses metal

Groovy baby Le Hellfest, qui débute ce jeudi 20 juin à Clisson demeure le pèlerinage des métalleux mais attire aussi de nombreux novices qui ne connaissent pas les danses spécifiques aux festivals de metal

Marie Gicquel
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L'année dernière, plus de 200 000 festivaliers avaient profité des quatre jours du Hellfest.
L'année dernière, plus de 200 000 festivaliers avaient profité des quatre jours du Hellfest. — Alex Beureck
  • Le Hellfest, rendez-vous incontournable des fans de metal, attire désormais des spectateurs qui connaissent mal le genre.
  • Il se peut que ces débutants se sentent un peu perdus au moment de devoir danser sur la musique metal.
  • Pogo, air guitar, headbanging, circle pit… 20 Minutes fait le point parmi toutes ces danses.

La programmation impressionnante et éclectique du Hellfest n’attire plus seulement les métalleux. Amateurs de folk, amoureux de la pop, curieux qui veulent vivre  l’expérience Hellfest, mais aussi ceux qui accompagnent trois potes, comme ça, juste pour voir. Si c’est votre cas, ne vous attendez pas à rester statique, une main dans la poche, l’autre tenant une bière tiède. Le metal, ça se danse.

Vous ne savez pas comment vous y prendre ? Pas de panique. 20 minutes s’improvise Kamel Ouali et vous présente les chorégraphies metal indispensables. Des figures et gestuelles iconiques de la fosse dont certains musiciens se disputent la légitimité. On vous décortique tout ça grâce aux lumières de Christian Lamet, fondateur du plus ancien média metal en France, Hard Force. Et si ces bousculades peuvent paraître effrayantes, pas d’inquiétude, l’esprit metal ne vous laissera jamais vous faire piétiner.

Le pogo

C’est l’ancêtre de tous les pas de la scène metal, il provient du punk et du hardcore. Ce mouvement qui consiste à sauter et se pousser les uns contre les autres s’est répandu jusqu’aux concerts de pop et de rap. Sid Vicious, bassiste des Sex Pistols, se plaisait à dire qu’il avait lancé ces sauts chahutés apparus dans les années 1970.

Attention, notez la nuance entre le pogo et le mosh : le mosh est un dérivé du pogo, en plus brutal, qui ajoute à ces sauts, le basculement des bras. Bref, pogo ou mosh, si l’on en croit les scientifiques de l'université de Cornell à New-York, ces poussées seraient le résultat naturel de l’atmosphère des concerts punk, une musique forte et rapide associée à la proximité étouffante des spectateurs.

Le headbanging

On désignait par headbangers – ceux qui agitaient la tête de haut en bas selon le riff – les fans de hard rock et de heavy metal, appellation et mouvements apparus à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Allez, on se fait un petit plaisir en réutilisant notre tuto maison !

Et le musicien qui se déchaîne le mieux la nuque reste Angus Young, le guitariste et cofondateur du groupe AC/DC qui le popularisa.

The sign of the horn (les cornes du diable)

Index et auriculaire levés, pouce rentré, ce signe est tombé dans la pop culture et traîne sur Instagram… Et avant de devenir l’émoji cool-rebel, il était arboré pendant les concerts de metal et son invention est au cœur de controverses.

La polémique démarre il y a deux ans, en juin 2017, lorsque Gene Simmons, le bassiste de Kiss, déclare souhaiter déposer le brevet de ce signe. Il aurait levé ses doigts en premier lors de la tournée Hotter than Hell en 1974. Pas si vite rétorque la veuve de Ronnie James Dio… Selon elle, c’est bien son défunt mari, le remplaçant d’Ozzy Osbourne au micro du groupe Black Sabbath considéré comme le groupe qui enfanta le heavy metal, qui en est l’auteur. Ces cornes, brandies dès 1979, proviendraient d’un geste de sa grand-mère italienne qui l’utilisait pour chasser les mauvais esprits. Une paternité approuvée par les critiques français, comme Christian Lamet. Mais une troisième personne s’arrache sa création : Jynx Dawson, du groupe psyché Coven.

Pour calmer le jeu et mettre tout le monde d’accord, certains twittos ont ressorti cette pochette des quatre garçons dans le vent…


Le «circle pit»

Le pit désigne la fosse. Le circle pit prend forme lorsque tous les spectateurs se mettent à tourner dans le même sens. Cette ronde folle est même devenue le climax des concerts du groupe français Mass Hysteria (qui a beaucoup tourné, dans le sens de tournée hein…) : aux deux tiers du concert de ce groupe, quatre des musiciens descendent de scène, pourfendent la foule, et se mettent à jouer le titre P4 au milieu d’un circle pit.

Le «wall of death» (le mur de la mort)

Dans la fosse, le public se sépare, laissant une large allée au centre. Dès le signal donné par le chanteur sur scène, ils se percutent au centre, ce qui a valu aussi au wall of death l’appellation de Braveheart en allusion aux clans écossais immortalisés par Mel Gibson. Une confrontation en accord avec la montée en puissance de la musique. Plusieurs groupes rivalisent pour organiser le plus grand mur de la mort. Les hellfesteux se souviennent notamment de ce mur géant, réalisé il y a cinq ans par les spectateurs de Dagoba.

A noter que les organisateurs du Hellfest promettent cette année un « clin d’œil » et une innovation pour le circle pit et le wall of death.

Le «air guitar»

Reproduit sur des solos, il est initié par les groupes de heavy metal britanniques comme Iron Maiden ou Diamond Head. Pourtant, les premières traces de cette guitare invisible remontent à la prestation de Joe Cocker à Woodstock, en 1969. Le hard rock et le heavy metal, riches en guitar-heroes, ont toujours été propices à ce jeu de mime. Aujourd’hui, des concours et des spectacles de air guitar se sont même démocratisés. Pour nous, le air guitar, c’est aussi cette scène dans Le premier jour du reste de ta vie.

Voilà, vous êtes parés pour l’arène du metal, n’oubliez pas d’être poli et d’attacher vos cheveux pour éviter l’effet fouet.