INTERVIEWVIDEO. Virginie Efira se dévoile sans pudeur dans «Sybil»

VIDEO. «Sybil»: «C'est bizarre, le rapport d'un acteur à la pudeur» estime Virginie Efira

INTERVIEWVirginie Efira incarne le rôle titre du nouveau film de Justine Triet, «Sibyl», en compétition ce vendredi au Festival de Cannes en même temps que sa sortie en salle
Stéphane Leblanc

Stéphane Leblanc

L'essentiel

  • «Sibyl » est interprété, comme « Victoria » le précédent film de Justine Triet, par la comédienne belge Virginie Efira.
  • Elle incarne une psychanalyste qui se lance dans l’écriture d’un roman, en s’inspirant de la vie d’une patiente qui lui rappelle la sienne.
  • Virginie Efira a tourné pour ce film une scène de sexe assez crue, mais Justine Triet a su la mettre en confiance.

De notre envoyé spécial à Cannes, Stéphane Leblanc

Ultime chance française de remporter un prix au Festival de Cannes, Sibyl arrive à point : le film est présenté ce vendredi en compétition et sort dans la foulée. Signé Justine Triet, à qui l’on doit déjà La Bataille de Solférino et Victoria, ce nouveau film est interprété, comme le précédent, par Virginie Efira. Victoria avait valu à l’actrice belge un César. Ce film pourrait lui permettre de doubler la mise, tant les deux personnages se ressemblent…

« Sibyl, je l’aime bien, avoue Virginie Efira à 20 Minutes. Je retrouve la même façade que celle de Victoria. Devant, tout s’inscrit correctement dans la société : Victoria était avocate, Sibyl est psychanalyste, elle a fait des études, elle a des enfants, le cheveu est propre, la tenue est soignée… Mais derrière, il y a un gouffre infini. » A savoir des fantômes du passé qui ne demandent qu’à refaire surface.

Une psychanalyste romancière

Sa tentative d’écrire un livre va tout déclencher : Sibyl tombe sur une jeune actrice en détresse (Adèle Exarchopoulos) qui la supplie de la recevoir en consultation. La jeune femme est enceinte de l’acteur avec qui elle est en train de tourner (Gaspar Ulliel) et qui est lui-même déjà en couple avec la réalisatrice du film (Sandra Hüller, vue dans Toni Erdmann). Une situation inextricable et pourtant déjà-vu pour Sibyl, qui va s’en inspirer pour l’écriture de son roman, à moins qu’elle ne plonge à son tour dans cette histoire…

Un féminisme digéré

Avec ses trois figures féminines, Sibyl est incontestablement un film de femmes, d’autant qu’il, est signé d’une réalisatrice. Mais ce n’est pas un film militant pour autant, d’après l’actrice, même si le personnage qu’incarne Virginie Efira est doté d’une belle personnalité. « Justine Triet ne fait pas abstraction de son âge, de sa culture, de son milieu qui constituent son identité… Mais quand je vois le film, raconte Virginie Efira, je vois une audace très forte, une maîtrise, quelque chose qui s’éloigne du genre. Comme si le féminisme avait été intégré et digéré, donc pas besoin de le remettre en avant… »

Une scène de sexe assez crue

Comme dans Victoria, Justine Triet réserve aux spectateurs (et surtout aux acteurs) une nouvelle scène de sexe assez crue dans Sibyl, que Virginie Efira partage avec son amoureux de tous les jours : le comédien Niels Schneider. « C’est bizarre le rapport à la pudeur, mais c’est intéressant de voir sa propre intimité transposée à l’écran, témoigne Virginie Efira. Pour autant, ce qu’on voit au final renseigne davantage sur la sexualité du metteur en scène que sur celle des acteurs : pour nous il fallait se plier à ce que Justine voulait montrer… Heureusement, on avait déjà l’expérience d’une scène calamiteuse dans Victoria, si bien que cette fois, elle savait ce qu’elle voulait et nous mettre en confiance. »

Virginie Efira confie tomber parfois sur des réalisateurs peu sûrs d’eux. « Quelqu’un qui dirait : « ah, ça oui… là non… faut plutôt faire le truc comme ça… », je lui conseille de ne pas tourner ce genre de scène. Car il faut permettre aux comédiens d’être peu plus libres. Si c’est pour raconter une toute petite chose pudique, l’emboîtement, je ne vois pas du tout l’intérêt. Mais avant d’arriver à une grande scène d’exposition crue, l’idée c’est quand même de réfléchir à ce que peut être une scène d’intimité entre deux personnages au cinéma. » N’est-ce pas ?