Incendie à Notre-Dame de Paris: La Fondation du patrimoine va arrêter sa collecte et lancer une nouvelle souscription pour les sites en périls
APPEL AUX DONS•La nouvelle souscription qui doit être lancée dès ce mardi concernerait 2.800 sites menacés20 Minutes avec AFP
«Plus jamais ça!». C'est l'intitulé de la nouvelle souscription que compte lancer mardi la Fondation du patrimoine pour des sites menacés en France, en même temps qu'elle va clore sa collecte de fonds pour Notre-Dame.
«Il faut savoir s'arrêter»
La Fondation, une des quatre institutions retenues pour la collecte de fonds pour empêcher les escroqueries, a réuni jusqu'à présent 218 millions d'euros, pour 224.600 dons, selon son président Guillaume Poitrinal.
«Il faut être raisonnable, il faut savoir s'arrêter», a-t-il indiqué, tout en saluant la mobilisation «historique» en faveur de la restauration de Notre-Dame, près d'un mois après l'incendie spectaculaire qui a ravagé la cathédrale.
Selon lui, la nouvelle souscription concerne 2.800 bâtiments menacés à travers la France.
Du Mont Saint-Michel aux monuments aux morts
«J'aimerais beaucoup qu'on mette en sécurité la charpente du Mont Saint-Michel ou encore la maison de Pierre Loti fermée depuis 15 ans», a-t-il cité comme exemples.
«Dans la mission (Stéphane) Bern, on a repéré deux milliards d'euros de besoin d'investissements dans le patrimoine français dit en péril, c'est-à-dire des bâtiments qui s'effondrent, des ponts qui sont interdits au public, des théâtres, des musées municipaux, des églises qui souffrent», a précisé Guillaume Poitrinal.
«Ca peut aller du petit lavoir qui est en train de disparaître, des monuments aux morts, des locomotives d'un intérêt patrimonial, aux phares qui sont en train de tomber dans la mer, on a de tout», a-t-il encore précisé.
Le président de la Fondation a appelé à profiter du «message derrière le drame de Notre-Dame» et de la «prise de conscience que le patrimoine est globalement mal entretenu et fragile», afin de le mettre en sécurité.
900 millions pour Notre-Dame
La collecte globale de Notre-Dame devrait atteindre selon lui les 900 millions. «Les petits donateurs sont très nombreux et ils doivent être servis en premier», a plaidé le président de la Fondation.
En cas de surplus, «les grandes fortunes sont ouvertes à l'idée de réallocation de leurs dons car naturellement elles n'ont pas envie de verser de l'argent qui ne sera pas utilisé», d'après lui. «C'est quelque chose qu'on pratique sur beaucoup de projets. Il n'y a pas de détournement, c'est en concertation avec les grands donateurs».
Cette nouvelle souscription intervient au moment où les députés français ont adopté dans la nuit de vendredi à samedi un projet de loi controversé encadrant la restauration de Notre-Dame.