VIDEO. Eurovision 2019: Avec sa première répétition, Bilal Hassani «a fait un grand pas vers le Top 10»

MUSIQUE Ce vendredi après-midi, le candidat français Bilal Hassani, a séduit avec sa première répétition sur la scène de l'Eurovision

Fabien Randanne
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Bilal Hassani, dans les coulisses avant sa première répétition de l'Eurovision, le 10 mai 2019, à Tel-Aviv (Israël).
Bilal Hassani, dans les coulisses avant sa première répétition de l'Eurovision, le 10 mai 2019, à Tel-Aviv (Israël). — Andres Putting
  • La finale de l’Eurovision 2019 se tiendra le 18 mai à Tel-Aviv (Israël). Elle sera retransmise en direct sur France 2 dès 21h.
  • Ce vendredi après-midi, le candidat français, Bilal Hassani, a effectué sa première répétition sur la scène du concours.
  • La scénographie, qui porte le message de confiance en soi de la chanson, a été très appréciée du côté de la salle de presse.

De notre envoyé spécial à Tel-Aviv (Israël)

Lorsque l’on est Français, à l’Eurovision, il vaut mieux tempérer ses espoirs car la désillusion est, hélas, souvent au rendez-vous. Il n’empêche qu’il y a de bonnes raisons d’être optimiste pour Bilal Hassani, le représentant tricolore de cette édition 2019. Le jeune chanteur de 19 ans a fait ses premiers pas sur la scène du concours à Tel-Aviv pour sa première répétition ce vendredi après-midi et il a créé la surprise.

Sa prestation, avec sa chanson Roi, commence dans l’obscurité. Des images sont projetées sur le visage de l’artiste, comme s’il se métamorphosait. Puis, il arrive sur scène, tout de blanc - une tenue signée du styliste franco-israélien Dylan Parienty – où il ne tarde pas à être rejoint par une danseuse en surpoids, Lizzy Howell, et une autre, Lin Ching Lan, dont on comprend par des images et inscriptions (en anglais) sur l’écran en fond de scène qu’elle est malentendante.

« Putain, ça fait du bien ! »

La scénographie française reflète donc le message véhiculé par la chanson : le fait d’assumer qui l’on est et de lutter face à l’adversité. « Only you can chose who you want to be » («Vous seul pouvez décider de la personne que vous voulez être »), peut-on lire, par exemple. Bilal Hassani finit sa prestation entouré des deux danseuses, qui reprennent le symbole de la couronne, matérialisée par un geste des mains remontant derrière leurs têtes, tandis qu’une image du chanteur, faisant le même signe alors qu’il était enfant, apparaît derrière eux. « We are all queens », est la toute dernière phrase qui s’affiche sur le gigantesque écran.

Dans la salle de presse, où les journalistes et blogueurs ont pu suivre les répétitions via des écrans, la prestation de Bilal a été accueillie avec des applaudissements nourris, qui ont été réitérés à l’issue de ses deux autres passages. Chose qui n’arrive pas à chaque répétition, d’autant plus lorsqu’il s’agit de la France.

Bilal Hassani, entouré de ses deux danseuses, lors de sa première répétition sur la scène de l'Eurovision, le 10 mai 2019.
Bilal Hassani, entouré de ses deux danseuses, lors de sa première répétition sur la scène de l'Eurovision, le 10 mai 2019. - Andres Putting

De quoi mettre du baume au cœur desFrançais accrédités, qui attendaient non sans appréhension de découvrir ce que le chanteur allait proposer. De leur côté, le soulagement et l’enthousiasme dominent. « J’ai envie de dire : "Putain, ça fait du bien !", glisse Stéphane Chiffre, le président d’OGAE France, le fan-club français de l’Eurovision que l’on est effectivement habitué à voir dépité après les premières répétitions des représentants français. » Il reprend : « Je n’ai pas vraiment compris ce que les images projetées sur le visage du Bilal voulaient dire, mais le travail effectué, tout en sobriété, se voit clairement. Porter le message de Roi, sans prendre les mots de la chanson, est très pertinent. Je me déplace aux concours depuis 2002 et c’est la première fois que des journalistes étrangers viennent me voir spontanément. Certains me disent qu’on a trouvé le gagnant. Il y a des petits trucs à travailler, comme des plans de caméras, mais je pense que le Top 10 est possible. »

« La scénographie est trop intellectuelle »

Olivier, qui écrit pour le site Oikotimes, tempère. « On ne gagnera pas. Honnêtement, je ne saurais pas faire de pronostics. Si les gens adhèrent au message, cela peut faire Top 10. Mais si ce n’est pas le cas, la France peut se classer 20e… Je pense que cette scénographie est trop intellectuelle pour un show de trois minutes », estime-t-il.

On est donc allé prendre le pouls du côté des sites étrangers. « Je suis très impressionné, assure Alain-Léo, rédacteur suisse de douzepoints.ch, qui avait suivi l’aventure de Bilal Hassani à Destination Eurovision sur France 2. J’ai trouvé ce tableau émouvant. C’est la prestation qui m’a le plus touché depuis le début des répétitions. Inclure sur scènes d’autres personnes concernées par des discriminations, c’est intéressant, cela permet à davantage de gens de s’identifier. Ce matin, j’aurais dit que Bilal Hassani se classerait autour de la quinzième place, là, je dirais qu’il a fait un grand pas pour intégrer le Top 10. »

Andy du site Eurovoxx, est du même avis : « Avant, je pensais que la France finirait dans la partie droite du classement [c’est-à-dire entre la quatorzième et la dernière place], et maintenant, je la vois dans la partie gauche. La délégation a su porter efficacement le message de la chanson, avec simplicité. » Son acolyte, Clara, a elle aussi été emballée : « C’est une mise en scène élégante et la manière dont une danseuse en surpoids est célébrée, c’est top. »

Ses premières réactions positives se reflètent du côté des bookmakers. Ce vendredi matin, Bilal Hassani était douzième, parmi quarante et un candidats, de leur liste des favoris pour la victoire à l’Eurovision. Une demi-heure après sa répétition, il avait déjà glané deux places pour atteindre le Top 10. De quoi espérer un bon classement à l’issue de la finale, samedi prochain ?