VIDEO. Bordeaux: Dans les coulisses de «Manon», la nouvelle création d’Olivier Py qui enflamme le Grand-Théâtre
CULTURE•« 20 Minutes » s’est plongé dans les coulisses du nouveau spectacle de l’Opéra de Bordeaux, « Manon », mis en scène par Olivier PyMickaël Bosredon
L'essentiel
- C’est une « Manon » sulfureuse que présente à l’Opéra de Bordeaux Olivier Py.
- Le roman d’origine Manon Lescaut avait lui aussi créé scandale à sa sortie en 1731.
- Dans les coulisses, c’est une véritable prouesse technique qu’il faut livrer pour envoyer les très nombreux décors au fil du spectacle.
Le Grand-Théâtre de Bordeaux n’a de cesse de répéter qu’il accueille tous les genres en son sein. Mais cela faisait un petit moment que la vénérable maison n’avait été secouée de la sorte. Une véritable tempête, qui se nomme Manon, s’abat en ce moment même sur la scène de l’opéra, et cela va durer jusqu'au 14 avril.
L'Opéra-Comique de Jules Massenet, créé en 1884, tiré du roman Manon Lescaut de l’abbé Prévost paru en 1731, a été mis en scène ici par Olivier Py. Et il fait honneur à la réputation sulfureuse qui a longtemps accompagné cet ouvrage. « Il y a un côté voyeur avec cette mise en scène, c’est assez intéressant » résume la mezzo-soprano Adèle Charvet, qui interprète Javotte, une des prostituées. « J’ai très peu de vêtements et beaucoup de maquillage, c’est une expérience » s’amuse l’artiste.
« J’ai eu très peur au début »
Olivier Py a plongé l’opéra de Massenet dans un univers contemporain, situé à la fin du XXe siècle, en s’inspirant de la comédie musicale. « Je connais très bien Olivier Py et j’ai eu peur au début car j’ai souvent vu des choses dans la provocation et radicales avec lui, reconnaît le ténor Benjamin Bernheim, qui interprète le chevalier Des Grieux. Mais là on reste dans quelque chose d’assez lisible. C’est compliqué pour la technique car il y a beaucoup de changements, mais pour moi c’est une autoroute, c’est assez facile de me fondre dans cette mise en scène. »
Si sur scène on assiste à une série de performances exceptionnelles, qui vont de l’Orchestre national Bordeaux-Aquitaine dirigé par Mark Minkowski, aux danseurs en passant évidemment par le couple Des Grieux/Manon (qui est interprétée à tour de rôle par Nadine Sierra et Amina Edris), une autre prouesse se déroule tout au long du spectacle, celle-ci en coulisse. Car les somptueux décors de Pierre-André Weitz demandent une organisation sans fausse note.
« Plus on a de décors, plus on aime ça »
« La technique a une part très importante dans ce spectacle, et d’ailleurs elle vient sur scène saluer le public à la fin » souligne la régisseuse lyrique Gabrielle Laviale. « Ce spectacle fait partie des grosses machineries, mais cela se fait de plus en plus rare, pour des questions de budget. En tout cas, nous à la technique, plus on a de décors plus on aime ça, car c’est un terrain de jeu magnifique. »
Au final, il faut tout de même gérer « un plateau assez dangereux, avec beaucoup de machinistes, d’électriciens, de maquilleuses » ainsi que les artistes qui passent pour entrer sur scène. « C’est de la dentelle » résume Gabrielle Laviale.
Jusqu'au 14 avril à l'Opéra de Bordeaux.
Manon sera ensuite joué à l'Opéra-Comique à Paris du 7 au 21 mai.