Paris: Une exposition de la collection d'art impressionniste Emil Bührle au musée Maillol
EXPOSITION Le musée Maillol accueille un bel ensemble d'oeuvres impressionnistes et post-impressionnistes jusqu'au 21 juillet
Une soixantaine d’œuvres de grands maîtres français exposées au musée Maillol. L’exposition Collection Bührle accueille un bel ensemble d’ œuvres impressionnistes et post-impressionnistes d’Emil Bührle, du nom d’un industriel allemand installé en Suisse et qui a rassemblé une des collections particulières les plus importantes en Europe.
De cet ensemble de 600 œuvres, réuni entre 1937 et 1956 à Zurich, l’exposition, qui se tient jusqu’au 21 juillet, en présente une soixantaine au musée Maillol : Manet, Degas, Renoir, Monet, Cézanne, Pissarro, Gauguin, Toulouse-Lautrec, Bonnard, Vuillard, Braque, Derain, mais aussi Van Gogh et Picasso. En attendant son emménagement dans une extension du Kunsthaus de Zurich, la collection Bührle a déjà voyagé depuis 2017 à la Fondation de l’Ermitage à Lausanne et dans trois musées au Japon.
Courtauld comme à la Fondation Vuitton
De très beaux Manet comme Le Suicidé ou Les Hirondelles, la Petite Irène de Renoir, Le Garçon au gilet rouge et Le jardinier Vallier de Cézanne, Messaline et Au lit de Toulouse-Lautrec, apportent des regards nouveaux sur ces peintres. Dans un cadre plus modeste et avec moins de promotion médiatique, cette exposition fait le pendant de l’exposition de la collection du Britannique Courtauld, exposé actuellement à la Fondation Vuitton, qui porte sur la même période.
Emil Bührle, parti en Suisse en 1924 réorganiser une usine de machines-outils de son beau-père, a été incité pendant la guerre par les autorités suisses à livrer des armes à l’Allemagne nazie. Il s’enrichit alors considérablement et acquiert 76 œuvres sur le marché suisse et cinq chez Wildenstein à Paris.
En 1945, l’usine de Bührle est sur la liste noire des Alliés et treize œuvres spoliées sont trouvées chez l’industriel, qui les restitue. Mais ce passionné d’art de tempérament très secret en rachète aussitôt neuf à leurs propriétaires, dont le marchand d’art Rosenberg. L’essentiel de sa collection a été rassemblé dans les dernières années de sa vie.