Léonard de Vinci: Un strabisme divergent à l'origine de son génie?

ART Les six portraits et autoportraits de l’artiste étudiés par les chercheurs présentent un strabisme divergent…

20 Minutes avec agences
Auto-portrait de Léonard de Vinci
Auto-portrait de Léonard de Vinci — Léonard de Vinci

Génial parce qu’il louchait ? Selon une étude publiée le 18 octobre dans la revue JAMA Ophtalmology, Léonard de Vinci souffrait probablement d’un strabisme qui a contribué à son sens de la perspective, altérant son champ de vision et la perception de la profondeur.

Les chercheurs ont étudié six portraits et autoportraits (deux peintures, deux sculptures et deux dessins) du maître italien de la Renaissance. À chaque fois, les yeux de l’artiste présentaient un « angle de strabisme divergent », explique Christopher Tyler, auteur principal de l’étude britannique.

Un trouble visuel partagé par d’autres artistes

Ces indices « laissent penser que Léonard de Vinci avait un strabisme divergent intermittent, et la capacité de passer en vision monoculaire », explique le chercheur. Les personnes qui louchent ont souvent une vision monoculaire : les deux yeux sont utilisés séparément, ce qui augmente le champ de vision et la perception de la profondeur.

Un strabisme divergent, surtout intermittent, « peut avoir contribué à la capacité exceptionnelle de Léonard de Vinci de rendre le relief sur une toile », explique l’étude. Un trouble visuel qui expliquerait aussi sa grande facilité « à représenter des objets et des visages en trois dimensions », ou à présenter des paysages montagneux à l’arrière-plan de ses compositions.

Le strabisme peut s’avérer « commode pour un peintre, car voir le monde avec un seul œil permet des comparaisons directes avec l’image à plat, dessinée ou peinte », estime Christopher Tyler. Des études avaient déjà prouvé que Rembrandt, Dürer, Degas ou Picasso en souffraient également.