Marseille: Le fort d'Entrecasteaux va rouvrir ses portes

PATRIMOINE Les clés de ce monument historique emblématique de la « carte postale Vieux-Port » vont être confiés au groupe SOS pour en faire un lieu culturel...

Mathilde Ceilles
Le fort d'Entrecasteaux de nuit
Le fort d'Entrecasteaux de nuit — P. Magnien / 20Minutes
  • Le fort d'Entrecasteaux doit se transformer en un lieu culturel ouvert au public.
  • La première étape de ce processus sera voté ce lundi au conseil municipal.

Les portes du fort d'Entrecasteaux, monument historique emblématique de Marseille, près du Vieux-Port, sont restées longtemps closes au grand public, exceptés durant les journées du patrimoine. Mais elles pourraient à nouveau s’ouvrir. Ce lundi, le conseil municipal votera le principe d’un bail emphytéotique administratif d’une durée de 40 ans au profit du groupe SOS,. Concrètement, ce terme quelque peu barbare signifie que la gestion de ce monument serait confiée à cette structure marseillaise d’économie sociale et solidaire.

Quel projet est-il prévu ?

« A lieu exceptionnel, projet exceptionnel », s’amuse Alexandre Lourié, directeur général du groupe SOS Culture. Le fort d’Entrecasteaux couvre en effet une superficie de 5,4 hectares. La délibération présentée au conseil municipal ce lundi prévoit d’en faire « un espace majeur de la vie culturelle du territoire par le biais d’une politique événementielle forte ».

Le fort deviendrait ainsi un lieu d’art, notamment d’art contemporain. « Nous prévoyons la mise en place d’œuvres monumentales sur les remparts, avec une œuvre participative par an, énumère Alexandre Lourié. Nous souhaitons également que ce lieu devienne un lieu de résidence pour des artistes. » Un espace de réalité virtuelle permettant d’explorer l’histoire du fort ou de lieux aujourd’hui disparus est également envisagé.

Outre ces espaces culturels, le fort a destination à être « un lieu de vie que les Marseillais peuvent s’approprier », selon les termes du rapport soumis au vote ce lundi. Il comprendrait ainsi, pêle-mêle, un café culturel, un bar, des lieux de restauration, une brasserie, un drugstore et même une microferme où sera cultivée des produits locaux.

Pourquoi ce choix ?

« Nous avions lancé un appel à projet, et nous avions eu quelques réponses, certaines moyennes, d’autres pas recevables, affirme Gérard Chenoz. Cette offre paraissait la plus prometteuse. » L’adjoint au maire de Marseille aux grands projets d’attractivité, qui présente ce projet comme « unique au monde », considère en effet la réouverture du fort d’Entrecasteaux comme un levier supplémentaire dans le développement touristique de Marseille, dans un secteur déjà très touristique qu’est le Vieux-Port.

« Nous allons offrir aux Marseillais et aux touristes un nouveau lieu de détente, de culture et d’animation. » « La programmation culturelle se fera de sorte que le fort soit inscrit sur la carte touristique », affirme Alexandre Lourié.

Et la restauration du fort ?

Ce projet n’arrête toutefois pas la restauration du fort entrepris depuis plusieurs années par l’association Acta Vista, dans le cadre d’un chantier d’insertion. « Le chantier se poursuit et sera ouvert au public, notamment aux scolaires, précise Alexandre Lourié. Il se déplacera petit à petit sur la partie haute du fort, aujourd’hui en mauvais état. »

Combien ça coûte ?

Pour la mairie, bail emphytéotique oblige, « cela ne coûte rien ou presque », affirme Gérard Chenoz, qui précise toutefois que le montant du loyer fait actuellement l’objet de négociations. Pour le groupe SOS, ce projet correspond à un investissement de 50 millions d’euros sur 40 ans selon Alexandre Lourié. Le rapport voté ce lundi au conseil précise toutefois qu’un investissement de départ d’environ 1,5 million d’euros hors taxe va devoir être réalisé. Pour le visiteur, certains espaces comme les jardins seront gratuits, tandis que les espaces avec une programmation culturelle seront soumis à une billetterie.

Quand cela va-t-il se faire ?

C’est la grande inconnue de ce dossier… « On ne sera pas en mesure d’ouvrir avant un an minimum, car il faut réaliser des études techniques, notamment en matière de sécurité », regrette Alexandre Lourié. Gérard Chenoz confie toutefois vouloir tenir ce délai d’un an, quitte à envisager une ouverture partielle et donc progressive du site.

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