«Petit Paul»: Une pétition demande l’interdiction de la dernière BD de Bastien Vivès jugée «pédopornographique»
BD Bastien Vivès inaugure la collection de BD pornographiques « Porn’Pop » des éditions Glénat avec « Petit Paul », un album qui provoque déjà une polémique auprès de lecteurs indignés...
- Glénat lance une nouvelle collection de BD pornographique « Porn’Pop » avec deux albums dont Petit Paul, une fiction amusante mais bien salée signée Bastien Vivès.
- Aussitôt sorti, cet album été jugé pédopornographique par certains lecteurs. Ils ont lancé une pétition afin de le faire interdire.
« Parler de sexe sous le masque du divertissement », telle était l’ambition des éditions Glénat en lançant la collection Porn’Pop et en publiant ses deux premiers titres : Les joies du Sex-toy, un guide qui fait découvrir toutes sortes d’accessoires sexuels, leur mode d’emploi et leur « test » par les personnages de la BD (dont l’une des auteurs du livre Erika Moen), et Petit Paul, une pure fiction super-crue du très « hype » Bastien Vivès.
Extrait de « Petit Paul » par Bastien Vivès
Et voilà que, patatra, à peine sorti, l’album de Vivès, qui raconte les « aventures » d’un petit garçon généreusement doté par la nature, provoque une levée de boucliers sur le Net, certains lecteurs jugeant son contenu… pédopornographique.
Plusieurs séquences montrent en effet des relations sexuelles entre le (très) jeune héros de Petit Paul et des adultes… Ce qui justifierait l’interdiction pure et simple du livre, selon l’initiateur d’une pétition en ce sens (et qui a recueilli, à cette heure, près de 500 signatures).
Il se trouve que 20 Minutes venait de demander, peu de temps auparavant, à Bastien Vivès, s’il ne redoutait pas ce genre de réaction : « Je pense qu’en matière de bande dessinée, on est relativement inattaquable… Mais bon, il ne faut pas sous-estimer nos chers petits censeurs, ils sont pleins de ressources ». Par « relativement inattaquable », il sous-entendait que le risque juridique qu’un livre soit interdit était très faible ; d’autant plus s’il est vendu scellé (sous blister, comme c’est le cas de Petit Paul).
« Le segment porno » est peu demandé en librairie
Au-delà de l’indignation suscitée par Petit Paul, certains professionnels doutent de sa viabilité à long terme du projet éditorial lancé par Glénat : « Le segment porno me paraît être un peu un miroir aux alouettes, estime ainsi Jean-Pierre Nakache, gérant de la librairie de BD parisienne « Bulles en tête ». Il y a au final peu de titres vraiment porteurs et on vend encore principalement des "classiques" comme Manara, Crepax etc. Il y a par contre une véritable demande pour des albums drôles et décomplexés ou même documentaires, type Happy sex de Zep (le créateur de Titeuf), qui abordent tous ces sujets et de la BD gentiment érotique… »
Extrait de « Les joies du Sex-toy » par E. Moen & M. Nolan
Mais rien à voir entre Happy sex et ce Petit Paul qui, notons-le au passage, est la « suite » des Melons de la colère, que Bastien Vivès avait précédemment réalisé pour l’excellente collection BD Cul des Requins-Marteaux. Laquelle collection, créée en 2010, a largement contribué, en conviant de jeunes et prometteurs auteurs (Morgan Navarro, Aude Picault, Bastien Vivès, Nine Antico etc), à populariser un genre jusqu’alors assez tabou.
Vers une BD porno plus arty, plus décalée
« BD Cul a rendu la BD porno plus arty, plus decalée, confirme Bastien Vivès. Elle a révélé une autre façon de voir la sexualité que le côté bête et méchant - voire grossier - qui collait au genre depuis quelques années. On verra si Porn’Pop suit le même destin ! ».
En tout cas, la collection nait accompagnée d’une polémique dont elle se serait bien passée et que ni Glénat, ni Bastien Vivès n’ont, pour l’heure, encore commentée.
« Petit Paul », de Bastien Vivès - éd. Glénat - 12,90 euros
« Les joies du Sex-toy », d’Erika Moen & Matthew Nolan - éd. Glénat - 19,95 euros