TEST. «We Happy Few» : le très attendu jeu canadien tient-il toutes ses promesses?
JEUX VIDEO En chantier depuis plusieurs années, «We Happy Few» débarque enfin ! On a testé ce jeu d'aventure qui parle (un peu) de drogue, de mémoire et de bonheur.
- Après plusieurs années de développement We Happy Few arrive enfin.
- Une aventure qui aborde des thèmes sérieux dans un monde uchronique...
- ... mais une aventure qui reste néanmoins classique dans la forme.
Un titre intrigant pour un jeu qui ne l’est pas moins. Présenté à l’E3 2016, We Happy Few des Canadiens de Compulsion Games n’était pas passé inaperçu. Il débarque enfin sur consoles et PC. Outre le titre d’inspiration stendhalienne, le jeu évoque visuellement Orange Mécanique ou encore Brazil mais aussi la série si délicieusement british du Prisonnier. Un sacré mélange de genres qui avait enthousiasmé les gamers au salon E3.
Dans ce monde uchronique post-Seconde Guerre Mondiale, l’Angleterre a rendu les armes face à l’Allemagne victorieuse. La misère s’est abattue sur le royaume de sa Majesté qui, pour oublier, est désormais en proie à une consommation massive et organisée de Joy, une drogue qui laisse les habitants béats et dociles. Mais lorsqu’un employé tourmenté cesse de prendre ces cachets de Joy, que se passe-t-il ?
« Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres » écrivait La Boétie dans son Discours de la servitude volontaire. C’est un peu le point de départ de cette aventure dans laquelle on suit (dans un premier temps) le périple d’Arthur et dont l’ambition narrative semble de prime abord évidente. Dans cet univers étrange et ravagé, gangrené par la drogue, Arthur va s’évader et tenter de survivre dans un monde forcément hostile. La survie était d’ailleurs au cœur des intentions de gameplay de Compulsion Games qui ont, au fil du développement, changé leur fusil d’épaule pour rendre le titre plus accessible. We Happy Few reste un jeu très orienté infiltration dans lequel chaque affrontement peut être fatal.
Il faut ainsi savoir se déguiser pour s’introduire discrètement dans certaines zones ou bien se cacher dans des buissons pour éviter les patrouilles de bobbies, ces policiers anglais. Mieux vaut éviter les rencontres qui bien souvent tournent mal…
Comme dans nombre de jeux d’aventure, surtout lorsque celui-ci joue la carte du survival, on fouille le moindre tiroir à la recherche de vivres ou d’objets qu’on ne manquera pas de stocker « au cas où ». Les coffres d’inventaires, remplis de bric et de broc, ressemblent rapidement à la chambre d’un ado.
Au fil de son périple Arthur va néanmoins accumuler quantité d’objets qui lui permettront de fabriquer les outils nécessaires à sa progression. Des mécaniques de jeu classiques… Si l’on omet ces allers-retours autour de quêtes articulées autour du « je te donne la clé si tu vas me chercher tel objet », l’aventure, à la première personne (vue FPS), reste plaisante.
En revanche, on attendait davantage de la narration, qui nous laisse le plus souvent sur notre faim. La liberté, la drogue, la mémoire, la famille… Autant de thèmes trop rapidement évoqués qu’on aurait aimé voir développés. En effleurant plus qu’en traitant ces thèmes, We Happy Few perd en profondeur alors qu’il pèche ici où là par ses approximations techniques. La promesse était belle et nous aura tenus en haleine plus de deux ans. Un vrai bon trip avant un retour un peu rude à la réalité.