Tribus, musiques extrêmes, look de campeurs... On casse les clichés sur le Hellfest et sur les metalleux
FESTIVAL Olivier Richard a réalisé le documentaire «La Story du Hellfest» qui sera diffusé lundi soir sur CSTAR…
- Le Hellfest est l’un des plus gros festivals de musique en France et accueille chaque année autour de 180.000 festivaliers.
- Le succès et l’engouement autour de ce festival de musiques extrêmes ont inspiré à Olivier Richard un documentaire sur son histoire.
- Pour le journaliste, le Hellfest a révolutionné le paysage des festivals en France au travers de plusieurs innovations.
Si vous n’avez pas votre billet pour le Hellfest, vous n’avez aucune chance de pouvoir y assister, du 22 au 24 juin à Clisson. Le festival affiche complet depuis plusieurs mois. Lors de la mise en vente des pass trois jours, alors qu’aucun nom de groupe n’avait été annoncé, les précieux sésames s’étaient écoulés en moins de quarante-huit heures.
C’est cette ferveur unique en son genre qui a donné envie à Olivier Richard de réaliser un documentaire sur le Hellfest, qui sera diffusé lundi soir sur CSTAR. Pour ce grand connaisseur des musiques rock au sens large, c’est aussi l’occasion de casser certains clichés sur le festival et sur les metalleux.
Ne dites plus « metal » mais « musiques extrêmes »
« Pour le grand public, ce sont tous les mêmes chevelus, mais en réalité, le festival a réussi le tour de force de réunir les musiques extrêmes au pluriel. Cette coexistence des différentes tribus du genre à un même endroit dans une ambiance chaleureuse n’allait pas de soi. Mais le succès du Hellfest prouve qu’il répond à un besoin. »
Daft Punk et Gojira, même combat
« Il y a un décalage entre la vision des musiques extrêmes pas les médias et la réalité du succès des artistes. Un groupe comme Gojira par exemple est un phénomène mondial énorme, c’est l’un des groupes français qui vend le plus de disques dans le monde. Mais en France, aucun média ne s’intéresse à eux. »
Le public ne boit pas le sang de vierge les soirs de pleine lune
« Les médias se sont un peu calmés sur les clichés et ne présentent plus les métalleux comme des pseudos satanistes. Mais à la télé, dans les reportages, on voit surtout les nanas déguisées en infirmières zombies ou les mecs en Vikings mais le festivalier moyen, au Hellfest comme ailleurs, il a un look de campeur. Les télés ont aussi encore tendance à se focaliser sur les débiles qui montrent leurs culs quand ils couvrent le Hellfest. Alors qu’il y a le même public potache dans tous les festivals et stades de foot. »
Le Hellfest est précurseur
« Aujourd’hui, tous les festivals adoptent le standard du Hellfest en terme d’animation et d’accueil. Ils ont fait monter la norme. Pour l’ambiance, les à-côtés, l’environnement dans les festivals, il y a un avant et un après Hellfest. Leurs voisins des Vieilles Charrues s’en sont inspirés et ne s’en cachent pas, mais en adaptant la méthode à l’état d’esprit de leur festival. »
Le Hellfest est un vrai festival
« Une minuscule minorité estime que le côté parc d’attractions du Hellfest décrédibilise le festival mais quand tu arrives, tu fais le tour du site pour voir les décors et les stands et au bout d’une heure, tu as tout vu et tu peux te concentrer sur la musique. Ce n’est un parc à thème métal, c’est un festival de musique, mais avec une ambiance unique en son genre. Il y a un nouveau public, moins spécialiste, attiré par cette atmosphère cool. Je ne sais pas si ces gens reviennent du Hellfest en étant devenus des fans de metal, mais ça a le mérite d’ouvrir les yeux sur la réalité de ces musiques-là.
Une belle histoire de David contre Goliath
« Au-delà du phénomène, il s’agit de la réussite de gens qui font mieux que les multinationales du spectacle. Le Hellfest c’est l’histoire d’un petit groupe qui a réussi à créer un truc dans un contexte industriel. Les organisateurs sont hyper pros pour la partie logistique, qui est énorme. Ce sont des artisans mais pas des amateurs. »