Eurovision: «On est fiers de ce qu’on a fait. On a fait ce qu’on avait à faire», réagit Madame Monsieur

MUSIQUE Dans la nuit de samedi à dimanche, Emilie Satt et Jean-Karl Lucas, qui forment le groupe Madame Monsieur, ont livré à chaud leur réaction sur leur treizième place à l'Eurovision...

Fabien Randanne
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Le duo Madame Monsieur (Emilie Satt et Jean-Karl Lucas), lors de la finale de l'Eurovision, le 12 mai 2018.
Le duo Madame Monsieur (Emilie Satt et Jean-Karl Lucas), lors de la finale de l'Eurovision, le 12 mai 2018. — Rolf Klatt/Shutterstock/SIPA

De notre envoyé spécial à Lisbonne (Portugal)

Haut les cœurs ! Tel aurait pu être le mot d’ordre de la délégation française, dans la nuit de samedi à dimanche, quelques heures après que la finale de la 63e édition de l’Eurovision a rendu son verdict. L’Israélienne Netta Barzilai s’est imposée largement, tandis que le duo tricolore Madame Monsieur s’est classé treizième - les superstitieux remarqueront que les Français ont chanté en treizième position et que le résultat a été donné un 13 mai…

Accueillis à l’hôtel par une quinzaine de fans arborant le drapeau bleu blanc rouge, Emilie Satt et Jean-Karl Lucas ont retrouvé leurs proches pour décompresser autour d’un petit verre et de quelques toasts, en présence de Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions.

« Un sujet clivant »

« Une treizième place, ce n’est pas un échec, a analysé à chaud Edoardo Grassi, le chef de la délégation. On rêve toujours d’une place haute dans le classement. Il ne faut pas toujours croire que ce qu’on fait est meilleur que ce que font les autres. »

Une majorité de prestations qui ont terminé dans le Top 10 se distinguaient par des scénographies relativement spectaculaires, alors que celle choisie pour Madame Monsieur visait la sobriété. « Pour Mercy, l’idée était de mettre en valeur la chanson, sans que la mise en scène prenne le pas sur les paroles, répond Edoardo Grassi. Jean-Karl et Emilie étaient très satisfaits de la scénographie. Je ne pense pas, d’ailleurs, que la France s’aventurera un jour dans un délire comme celui de la Moldavie - que j’adore, ils font cela très bien. » Une référence au numéro très «théâtre de boulevard» offert par le groupe DoReDoS, dixième au classement final.

« Avec un peu de recul, Mercy est une chanson en français, sur un sujet qui crispe actuellement en Europe [le texte est inspiré de l’histoire vraie d’un bébé né sur un bateau de SOS Méditerranée venant en aide aux réfugiés]. On a fini pile en milieu de classement, treizièmes sur vingt-six, c’est bien la preuve que c’est clivant », avançait de son côté Emilie Satt. Et de reprendre : « On est fiers de ce que l’on a fait. On a fait ce qu’on avait à faire. »

« On y est allé à fond »

Son partenaire, et époux à la ville, Jean-Karl Lucas, lui, s’est dit « un peu déçu car il y avait un espoir de finir dans le Top 10 ». Mais il repartira aussi de Lisbonne sans regrets. « On s’est pris au jeu du projet Eurovision. On y est allé à fond. On a essayé de faire passer notre message au mieux et le plus possible. On a déjà reçu plein de témoignages sympathiques… Cela faisait trois mois qu’on attendait de participer à cette finale, on retiendra ce moment de partage avec le public. »


Après quelques jours de repos, le duo va écrire un nouveau chapitre de sa carrière : « La suite, c’est un album, Vu d’ici, à défendre et des concerts à enchaîner », résume Jean-Karl Lucas.

En attendant, dans ses bagages, le duo Madame Monsieur emportera un trophée : celui du prix Marcel-Bezançon - du nom du créateur de l’Eurovision - catégorie presse. Le signe que les Français ont su conquérir les médias internationaux.