DEPAYSANTLa « Migration » parisienne des canards de Benjamin Renner

« Migration » : Benjamin Renner fait voler des canards à Paris pour le studio des Minions

DEPAYSANTLe réalisateur du « Grand méchant renard » collabore pour la première fois avec une super production américaine
La « Migration » parisienne des canards de Benjamin Renner
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Une famille de canard décide de s’envoler vers la Jamaïque dans « Migration ».
  • Ce régal d’humour donne la part belle à des animaux craquants.
  • Benjamin Renner est toujours au top de son talent de conteur.

Benjamin Renner n’a pas son pareil pour raconter la vie des animaux de l’intérieur. Après Ernest et Célestine et Le Grand Méchant Renard, le réalisateur fait vivre à la famille Colvert une Migration délicieuse autour de canards aux caractères très différents.

Le papa canard timoré et sa famille rêvant d’aventures font prendre leur envol pour un voyage farfelu vers la Jamaïque, semé d’embûches et de rencontres. Mais comment fait-il pour rendre ces bestioles si attachantes ? « C’est le minimum qu’on demande à un animateur, confie Benjamin Renner à 20 Minutes ! On doit être capables de faire partager les émotions des êtres vivants et des objets comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. »

Plus réaliste que d’habitude

Poussé par sa femme et ses enfants qui le contraignent à se secouer les plumes, ce volatile froussard va se découvrir courageux quand il s’agit de protéger les siens. C’est librement inspiré de la réalité, insiste Benjamin Renner. Certains colverts ne ressentent plus le besoin de migrer en raison du réchauffement climatique et c’est le cas de notre héros qui préfère rester à patauger en paix dans sa mare. »

Benjamin Renner a parfaitement réussi son premier film pour une grande firme américaine, Illumination, créateurs de Minions. « Et cela sans quitter Paris ! », s’amuse-t-il car le studio développe bon nombre de ses projets dans la capitale française. Si le réalisateur n’a pas changé de pays, il a dû modifier son style. « Le producteur Christopher Meledandri souhaitait des animaux à la morphologie plus réaliste que ce que je faisais d’habitude », se souvient-il. Et c’est bluffant tant les bestioles sont tout aussi réussies que des décors magnifiques. Les visites de New York en compagnie d’un pigeon bourru ou d’un parc aquatique conçu pour des volailles adeptes du yoga offrent des moments réjouissants.

Et la suite ?

Cette nouvelle expérience a apporté de grandes satisfactions à Benjamin Renner qui réfléchit déjà à un prochain projet. « Le fait d’avoir bénéficié d’un plus gros budget ne gomme pas toutes les angoisses, conclut-il. Les soucis sont juste différents et il faut que je trouve une idée capable de me motiver pendant plusieurs années. Un film d’animation vous engage pour au moins quatre ans ! » En attendant qu’il fasse son choix, on s’envole joyeusement avec ses canards et leurs compagnons.