« Les Meilleures » : Elles sont bien résolues à faire accepter leur amour, à Barbès et ailleurs
LESBOPHOBIE Deux jeunes Parisiennes d’origine maghrébine s’éprennent l’une de l’autre dans « Les Meilleures » en salle ce mercredi
- Une adolescente tombe amoureuse d’une fille d’une bande rivale.
- « Les Meilleures » décrit l’évolution de leur relation dans un univers qui ne va pas l'accepter.
- Ce premier film offre des rôles superbes à deux jeunes actrices épatantes.
Il n’est déjà pas simple de tomber amoureuse pour la première fois. Alors s’éprendre d’une fille quand on est une fille, d’origine maghrébine de surcroît, dans le quartier parisien de Barbès, cela complique encore la vie de l’héroïne des Meilleures, un premier film découvert au Festival d'Angoulême.
« L’idée du film est née au moment des manifestations sur le « Mariage pour tous », explique la réalisatrice Marion Desseigne-Ravel. Des ados du quartier m’ont prise à partie sur la question de l’homosexualité. Je leur ai dit que j’étais en couple avec une femme, ce qui a ouvert un espace de dialogue entre nous. » Elle emprunte aux codes du western avec ses questions de territoire – toit d’un immeuble refuge, square ou banc – pour bâtir une histoire d’amour tendre en butte à une lesbophobie écœurante.
Un duo complice pour la liberté d’aimer
Lina El Arabi (découverte dans Noces de Stephan Streker) et la débutante Esther Bernet-Rollande, épatantes, gagnent le cœur du spectateur grâce à des performances complémentaires. On a tôt-fait de se laisser emporter par ce duo complice dont on veut voir la relation triompher de toutes les discriminations et de tout communautarisme. Ces jeunes filles qui apprennent à être libres et à s’accepter telles qu’elles sont apportent quelque chose de revigorant. On se laisse facilement conquérir par leur désir de vivre envers et contre tout.
Les Meilleures n’intéressera pas que de jeunes citadins, mais aussi les adultes, tous genres et toutes origines confondues. Marion Desseigne-Ravel révèle une belle nature de cinéaste au regard aussi aigu que généreux. Vivement la suite de sa filmographie !