« Zaï Zaï Zaï Zaï » : Jean-Paul Rouve ne chante pas mais manie le poireau comme un flingue
JOYEUX DELIRE Jean-Paul Rouve est irrésistible en héros dépassé dans « Zaï Zaï Zaï Zaï » de François Desagnat, en salle ce mercredi
- Un incident stupide transforme un comédien en bandit recherché.
- Jean-Paul Rouve devient le héros dépassé d'un road-movie inspiré de la BD de Fabcaro.
- « Zaï Zaï Zaï Zaï » est un petit bijou d’humour loufoque dans lequel on reconnaît aussi Julie Depardieu, Julie Gayet et Ramzy Bedia.
Il oublie sa carte de fidélité au moment de payer ses courses et sa vie bascule dans le cauchemar. Zaï Zaï Zaï Zaï adapte de façon loufoque la bande dessinée de Fabcaro, avec Jean-Paul Rouve en acteur comique devenu Ennemi numéro 1, efficacement secondé par Julie Depardieu, Julie Gayet et Ramzy Bedia dans ce délire.
Coincé avec des vacanciers beuglant du Joe Dassin
« Il était indispensable que le sérieux de nos prestations contraste avec la folie environnante, précise Jean-Paul Rouve à 20 Minutes. L’humour n’aurait pas pu fonctionner si on s’était contenté d’ajouter de l’absurde sur du délire. » Il faut voir le malheureux coincé dans une voiture avec des vacanciers beuglant la chanson de Joe Dassin qui inspire le titre du film pour avoir une idée du flegme irrésistible de l’acteur. On rigole aussi de le voir braquer un vigile avec un poireau que tout le monde considère comme une arme redoutable. « Cela ne fait pas une grande différence pour un acteur de brandir un flingue ou un légume, s’amuse le comédien. De toute façon, les deux sont faux sur un plateau ! »
« C’est le côté absurde, entre les comédies italiennes et les Monty Python, qui nous a branchés, ajoute le réalisateur François Desagnat. Nous voulions montrer les travers de la société mais en s’amusant par le biais d’un road-movie dingue. » Et ça fonctionne totalement tant Jean-Paul Rouve incarne son personnage avec un sérieux papal tandis que son monde part en morceau au fur et à mesure que la plupart de ses proches l’abandonnent comme un odieux criminel.
Alors certes, le ton du film peut dérouter mais, pour peu qu’on accepte de se laisser emporter dans cet univers foldingue, on ne peut que prendre un énorme plaisir à la cavale de ce faux coupable traqué. « C’est très proche de l’humour qu’on pratiquait avec les Robins des Bois, précise Jean-Paul Rouve. Il y a moins de comédies de ce type aujourd’hui, ce qui nous a donné envie d’en repasser une couche. » L’acceptation de ce héros qui subit des choses épouvantables sans se révolter est une inépuisable source d’éclats de rire, notamment quand il donne des cours de comédie au vigile qui l’a arrêté.
« Avant de jouer dans le film, je ne voyais pas comment on pouvait porter Zaï Zaï Zaï Zaï à l’écran, se souvient Jean-Paul Rouve. François Desagnat y est pourtant parvenu tout en retrouvant l’esprit de la bande dessinée. Il m’a bluffé. » Avouons-le, nous aussi !