« Teddy » : Loup-garou y es-tu ? Les frères Boukherma disent oui et le public aussi
HORREUR Ludovic et Zoran Boukherma signent un film d’horreur 100 % français avec « Teddy » en salle ce mercredi
- Un petit village voit ses habitants massacrés par une étrange créature
- « Teddy » des frères Boukherma est le premier film de loup-garou français.
- Anthony Bajon y incarne brillamment un jeune homme plein de mystères et de frustrations.
Qu’est-ce qui est poilu et ne sort que par les nuits de pleine lune ? Le loup-garou de Teddy de Ludovic et Zhoran Boukherma, film d’horreur français aussi angoissant qu’original récompensé à Gérardmer, montré à Deauville et labellisé Cannes 2020.
Les frères jumeaux, à qui l’on devait déjà l’excellent Willy 1er, confirment la singularité de leur talent avec ce film atypique autour d’un jeune homme ( Anthony Bajon, toujours parfait) qui tente de trouver sa place dans un petit village dont les habitants sont victimes d’attaques brutales. « On a grandi dans une France rurale qu’on a eu envie de montrer dans le film, expliquent les cinéastes à 20 Minutes. Cela nous paraissait intéressant de confronter l’univers du cinéma horrifique à celui d’une petite ville paisible un comme dans les livres de Stephen King. »
Le choix de la violence
Le spectateur sent la tension monter autour de personnage principal devenu agressif par frustration. Ce n’est pas son emploi dans un institut de beauté tenu par Noémie Lvovsky en patronne autoritaire qui va changer la donne. « Nous avons souhaité entretenir l’ambiguïté autour du héros, insistent les réalisateurs. Nous aimerions que le spectateur se demande s’il est un véritable loup-garou ou juste fou à lier. » Les frères limitent donc les apparitions de la « créature » ce qui amplifie le malaise comme la crainte de la voir se montrer.
Film d’horreur assumé comme tel, Teddy surprend aussi par la justesse de la description de la vie dans le village. Des acteurs débutants et talentueux comme Christine Gautier et Ludovic Torrent rendent totalement crédibles des personnages ancrés dans le réel. « Il fallait qu’on comprenne le mal-être du héros et c’est pour cela que la peinture de son environnement nous semblait importante : ses actions découlent aussi de ses frustrations. » A peine sorti de l’adolescence, ce dernier s’exprime par la violence. Un choix terrible qui n’est pas sans rappeler une forme de radicalisation.
Film anxiogène à souhait, Teddy est un bel exemple de ce que le cinéma de genre français peut avoir à offrir. « Nous aimons tout autant François Truffaut que John Carpenter » déclarent les réalisateurs. De cette union est née une œuvre envoûtante qui rend fort heureux d’avoir croisé le chemin de Teddy sur un écran (et pas dans la vie).