« ADN » : Qui est la jeune femme que Maïwenn incarne dans son film comme si c’était elle ?
QUETE D'IDENTITE « ADN », film très personnel de Maïwenn sur le deuil et la recherche de ses origines, initialement sorti le 28 octobre, est à nouveau visible en salle à partir de ce mercredi
- Maïwenn a sorti fin octobre son nouveau film, ADN, sous le label Cannes 2020.
- Il s’agit d’une histoire de deuil entremêlée d’une recherche d’identité qui mène l’héroïne jusqu’aux rives d’une Algérie où elle n’avait jamais mis les pieds.
- L’actrice et réalisatrice a vécu la même chose que son personnage, si bien que face à un tel film, on en vient forcément à vouloir démêler le vrai de ce qui est inventé.
EDIT du 18 mai 2021 : Alors que les cinémas rouvrent leurs salles ce mercredi après plusieurs mois de fermeture, 20 Minutes vous propose la relecture de cet article publié à l’occasion de la sortie initiale du film le 28 octobre 2020
C’est l’un des plus beaux films de l’année. De ceux dont on sort l’esprit chaviré et le cœur retourné. ADN raconte le deuil par lequel on passe lorsqu’un aïeul aimé vient à disparaître. Une histoire universelle que Maïwenn rend singulière en racontant l’histoire d’une jeune femme, Neige, bouleversée par le décès d’un grand-père qui l’amène à remonter ses origines jusqu’aux rives de l’Algérie qui ne l’avait jamais intéressée et où elle n’avait jamais mis les pieds.
Maïwenn prétend « malaxer » la réalité
Comme toujours avec Maïwenn, on se dit qu’elle ne pourrait pas raconter une telle histoire si ce n'était la sienne. D’autant qu’on sait qu’elle est passée par des épreuves très semblables à celles de son personnage. « Il est vrai que je me suis servie de ce que j’ai traversé sur l’enterrement de mon grand-père et sur la quête identitaire qui m’a complètement dévastée, confie-t-elle à 20 Minutes. Mais j’ai essayé de malaxer tout ça pour que ça ait la saveur d’un film. Un film ne peut pas uniquement s’appuyer sur le vécu, il faut qu’il y ait autre chose et j’ai donc travaillé les personnages pour que leurs confrontations produisent des flammes et de l’humour. »
Comme pour Mon roi, son précédent film qui pouvait laisser penser que Maïwenn était la reine abusée incarnée par Emmanuelle Bercot, on a le réflexe de vouloir démêler le vrai du faux dans cet ADN que son autrice qualifie de « film contre le racisme et pour les immigrés ». Tant il est probable que les coups qui pleuvent tout du long des 90 minutes que dure le film ne sont pas éloignés de ceux qu’a reçus ou qu’elle a donné dans la vie…
Un « règlement de fantasmes »
« Je me sers d’éléments, de choses que j’ai vues, qui m’ont touchée, qui m’ont fait rire ou qui m’ont révoltée, reprend l’actrice et réalisatrice… Mais un film c’est aussi une boîte à fantasmes, on y met énormément de choses qu’on aurait aimé entendre ou qu’on aurait aimé avoir le courage de faire… Bizarrement un film ce n’est pas un règlement de compte, un film, c’est plutôt un règlement de fantasmes. »
Il n’empêche que Maïwenn impressionne par la diversité des sentiments que son histoire, à la fois sincère, intime, drôle par moments mais surtout extrêmement touchante, permet d’éprouver.