« Vivarium » : Pourquoi on se laisse prendre au piège comme Jesse Eisenberg et Imogen Poots
FANTASTIQUE L’angoisse monte autour d’un couple retenu contre son gré dans la cité pavillonnaire de « Vivarium » en salle ce mercredi
- Des trentenaires en quête d’un appartement se retrouvent détenus dans une étrange cité.
- Ce conte cruel égratigne la société de consommation et la perfection supposée qu’elle tente d’imposer.
- « Vivarium » entremêle diverses influences pour donner une œuvre originale.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour le jeune couple de Vivarium. Jesse Eisenberg et Imogen Poots ont tout du ménage parfait quand ils débarquent dans une résidence apparemment idéale. Si ce n’est qu’ils ne vont plus pouvoir en sortir.
Cette comédie grinçante, découverte à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes avant d’être présentée au Festival de Gérardmer, fait partager le cauchemar de jeunes gens ordinaires. « C’est un conte à la fois surréaliste et tordu, à la fois sombre, ironiquement drôle, triste et effrayant », déclare le réalisateur Lorcan Finnegan dans le dossier de presse. Le spectateur se laisse emporter avec les héros dans un huis clos rendu encore plus anxiogène par le fait que les héros sont prisonniers dans une cité pavillonnaire.
La perfection, quelle angoisse !
Ces trentenaires proprets semblent l’incarnation du duo parfait. Tom et Gemma sont le couple qu’on montre dans les pubs de toutes sortes. Il ne leur manque plus qu’un enfant pour cocher toutes les cases que leur impose la société. Le réalisateur irlandais, qui signe ici son deuxième long-métrage après Without Name (2016), va le leur donner de la plus étonnante des façons renforçant leur angoisse et le malaise du public.
Les influences, quel bonheur !
Lorcan Finnegan connaît bien le cinéma fantastique et ça se voit ! Son film évoque la série La Quatrième dimension par la façon dont il tord le quotidien pour le transformer en cauchemar. Sa critique virulente de la société de consommation fait également penser à Invasion Los Angeles de John Carpenter à sa façon de manier l’humour grinçant pour dénoncer ses excès.
Le style, quelle claque !
Lorcan Finnegan tire le meilleur parti d’un budget qu’on imagine riquiqui pour construire une cité bien flippante dont Tim Burton, David Lynch ou René Magritte auraient pu être les architectes. La froideur de ce monde, suite de maisonnettes semblables d’un vert démoralisant, donne des frissons dans le dos et fait sympathiser avec l’envie des trentenaires de partir ailleurs, vite.
Lorcan Finnegan, quelle découverte
Vivarium est clairement le film d’un amoureux du cinéma de genre. Lorcan Finnegan multiplie les emprunts à ses cinéastes et artistes de chevets ce qui ne l’empêche pas de trouver son propre style. Mêlant fable sociale, conte horrifique et esthétique « arty », il offre une œuvre singulière qui donne envie de suivre de très près la suite de sa filmographie.