VIDEO. Films de crocodiles: «Crawl» peut-il sauver une espèce en voie d’extinction?

AH LES CRO-CRO-CROCODILES Dans les salles mercredi, « Crawl » se veut le « "Dents de la mer" du film de crocodile », mais le genre compte déjà quelques spécimens à réhabiliter et préserver

Vincent Jule
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Avec «Crawl», Alexandre Aja voulait réaliser le «Dents de la mer» des films de crocodiles
Avec «Crawl», Alexandre Aja voulait réaliser le «Dents de la mer» des films de crocodiles — Paramount Pictures
  • Le film d’horreur « Crawl » sort en salles mercredi, et son réalisateur, le Français Alexandre Aja, le présente comme le « "Dents de la mer" du film de crocodile ».
  • Dans la foulée du succès des « Dents de la mer », tout le monde a voulu son film de monstre, avec des « Crocodile de la mort » ou « Incroyable Alligator ».
  • Le film de croco a connu une sorte d’âge d’or dans les années 2000 et trouvé une terre d’accueil avec l’Australie et ses productions « Black Water » ou « Solitaire ».

Quand un ouragan frappe la Floride, la jeune Hayley ignore les ordres d’évacuation pour retrouver son père porté disparu. Ils se retrouvent bientôt piégés dans le sous-sol de leur maison alors que l’eau monte, et avec elle une autre menace : des alligators ! « Le Dents de la mer du film de crocodile. » C’est ainsi qu’Alexandre Aha présente  sa dernière réalisation Crawl, mercredi en salles, à Allociné. Il précise : « Le sous-genre du film de crocodiles et d’alligators a bien été exploité, mais il n’a jamais connu de Dents de la mer. C’était notre défi, écrire l’histoire ultime qui "effacerait" tous ces films qui sont rigolos mais pas inoubliables ».

Le cinéaste français a raison, on ne peut pas dire que les croco movies ont eu le même succès que les shark movies, mais le genre a tout de même connu quelques spécimens qu’il faut réhabiliter et préserver avant que Crocodile Dundee ne les tue tous.


« Lake Placid »

Peut-être la franchise croco la plus lucrative et connue avec pas moins de six films, même si le grand public se rappelle surtout du premier réalisé par Steve Miner (des Vendredi 13, du Halloween, du Jour des morts) et écrit par David E. Kelley. Oui, le scénariste de Ally McBeal ou Big Littles Lies. Lake Placid met un garde forestier (Bill Pullman) et une paléontologue (Bridget Fonda) face à un crocodile marin de plus de dix mètres de long au bord d’un lac du Maine. Très efficace, le film est aussi assez drôle, voire parodique. Les suites n’hésiteront pas à verser dans le Z avec même un Lake Placid vs. Anaconda en 2015.

« Black Water »

Grace part avec son petit ami Adam et sa soeur Lee en vacances dans le nord de l’Australie, et plus précisément pêcher de la mangrove. Mais leur embarcation est retournée par un crocodile et ils trouvent refuge en haut d’un arbre. Et ? C’est tout. Un arbre, un bateau, et entre les deux, un énorme crocodile. Le duo de réalisateurs choisit l’économie, de dialogues comme de moyens, pour faire monter la tension et jouer avec l’imagination du spectateur. C’est à la fois réaliste et redoutable. Andrew Traucki adoptera la même approche immersive pour son film The Reef, cette fois avec un requin.

« Solitaire »

L’Australie, le pays des crocodiles… et des films de crocodiles ? Il faut le croire car la même année que Black Water, en 2007, sort également Solitaire de  Greg McLean. Michael Vartan interprète un journaliste américain à bord d’une croisière touristique dans le Kakadu National Park. Mais à la suite d'un naufrage, tous deviennent la proie d’un énorme crocodile mangeur d’hommes. S’il faillait nommer un « Dents de la mer du film de croco », ce serait peut-être celui-ci.

Modèle de mise en scène et de montée en puissance, Solitaire, ou Eaux troubles pour son édition DVD, traite son crocodile Sweetheart comme Les Dents de la mer son requin Bruce. Le reptile ne montre pas forcément beaucoup le bout de ses écailles, mais quand il le fait, il dévore littéralement l’écran.

« Le Crocodile de la mort »

Si les années 2000 ont été une sorte d’âge d’or du croco movie, et surtout de son exploitation (avec également Primeval ou Blood Surf), il a bien sûr connu plusieurs déclinaisons dans la foulée du carton des Dents de la mer en 1975. Pendant que Joe Dante réalisait ainsi Piranhas, un autre maître de l’horreur, Tobe Hooper, s’attelait au Crocodile de la mort (ce titre). L’originalité est qu’il n’est pas le seul et vrai antagoniste du film. En effet, au coeur de la Louisiane, une prostituée cherche un endroit où passer la nuit et échoue à l’hôtel Starlight. L’établissement est tenu par un psychopathe dingo qui a pris l’habitude de livrer ses clients en patûre à son animal de compagnie : un alligator ! Tobe Hooper se frottera à nouveau au genre, avec le bien nommé mais raté Crocodile.

Crocosploitation

En 1980, L’Incroyable Alligator reprend la légende urbaine selon laquelle des reptiles auraient trouvé domicile dans les égouts des grandes villes, ici Chicago. Une fillette revient d’un voyage en Floride avec un bébé alligator, que son père s’empresse de jeter dans les toilettes. Une fois la chasse tirée, la bestiole se retrouve dans les égouts, se nourrit de cadavres d’animaux de laboratoire, et grossit, grossit… Si elle n’a pas fini en tornade comme la sharksploitation, la crocosploitation (copyright 20 Minutes) a connu quelques sommets comme Crocodile Fury, Le Dieu Alligator dans les années 1980, ou plus récemment Mega Shark vs. Crocosaurus, Dinocroc vs. Supergator… et même Jurassic World, non ?