«Les Crevettes pailletées»: En quoi est-ce «Le Grand bain» gay qu'on attendait?
ESPRIT D'EQUIPE Les joueurs de water-polo des « Crevettes pailletées » affichent les mêmes ambitions en salle (le 8 mai) que les nageurs synchronisés du « Grand bain »
- « Les Crevettes pailletées » confronte un entraîneur homophobe aux joueurs d'une équipe de water-polo gay.
- Cette drôle de comédie rappelle «Le Grand bain» de Gilles Lellouche.
- Ses comédiens se révèlent aussi drôles que porteurs d’un message célébrant la différence.
« On va vous décortiquer. On est Les Crevettes pailletées. Le cri de guerre de cette équipe de water-polo gay pourrait bien devenir viral grâce au film éponyme de Cédric Le Gallo et Maxime Govare.
Un sportif coupable d’avoir prononcé des propos homophobes à la télévision se voit contraint d’entraîner une équipe composée d’homosexuels dans cette comédie réjouissante. 20 Minutes a rencontré l’équipe en blousons bleu azur des Crevettes pailletées qui pourrait bien endosser le même succès que celui des nageurs synchronisés du Grand bain. Et cela pour plusieurs raisons…
C’est une ode à la tolérance
Tous les gays ne sont pas semblables. Marié et papa, fou de sexe, ancien militant, travesti ou à la recherche de l’âme sœur, chacun a ses préoccupations et ses préjugés. « Ce ne sont pas des caricatures, mais des archétypes », précise le coréalisateur Cédric Le Gallo qui, dans la vie, fait partie de la véritable équipe des Shiny Shrimps. Le sport unit ces hommes différents dans un grand éclat de rire pour cette comédie partiellement tournée pendant les Gay Games de 2018.
C’est une ode à l’esprit sportif
« Le water-polo est l’un des sports les plus exigeants qui soit, précise le comédien Michaël Abiteboul. On est obligé de la jouer collectif tant dans la vraie vie que pendant le tournage où les scènes de matchs étaient finement chorégraphiées. » Cet esprit de corps en sensible tout au long du film où tous se soutiennent dans l’adversité malgré des dissensions plus ou moins larvées.
C’est une ode à la bonne humeur
Ces messieurs ont le sens de la fête chevillé au corps, ce qui rend leurs aventures réjouissantes. « On a pas mal édulcoré la réalité car les vraies Shiny Shrimps y vont encore plus fort, reconnaît l’acteur Geoffrey Couët. Le film n’aurait pas été tout public sans cela. » Musique, danse et joie de vivre sont au rendez-vous, même quand le malheur frappe à la porte. Les Crevettes pailletées offre un concentré de bonne humeur.
C’est une ode à l’amour
L’amour et la tendresse affleurent au fil de l’eau. « Tous les âges sont représentés et c’est une bonne chose car, à partir de 30 ans quand vous êtes gay, on estime que vous êtes vieux et on ne vous regarde plus », déclare l’acteur Roland Menou. Son personnage aigri et un brin réac (il méprise notamment les travestis) est très réussi dans sa complexité. Il émeut et agace mais reste très juste.
C’est une ode à différence
On ne dira jamais assez à quel point le divin Romain Brau est épatant. Plus féminin que bien des femmes, il arbore des tenues éblouissantes avec une classe à couper le souffle. « Qu’on m’appelle monsieur ou madame m’importe peu, déclare-t-il. Ce qui compte dans le film, c’est que la différence soit visible et respectée. » Il se révèle un porte-parole merveilleux de ce message essentiel.
C’est une ode à la famille
Les Crevettes pailletées rend hommage à la famille dans tous ses états que ce soit celle dans laquelle on naît ou celle que l’on s’invente. « Le film est visible par toutes les tranches d’âges, insiste l’acteur Alban Lenoir. Il défend des valeurs positives qui sont recevables, qu’on soit gay ou pas. » Reste à espérer que le public aura envie de rejoindre cette joyeuse bande et lui réserver le même sort qu’à celle du Grand Bain.