«Tanguy, le retour»: L'art et la manière de prendre un sacré coup de vieux

POTACHE Après le triomphe de « Tanguy » en 2001, Etienne Chatiliez sème la gêne avec son héros pot-de-colle et l'humour douteux de « Tanguy, le retour » en salle le 10 avril

Caroline Vié
Eric Berger, Sabine Azéma et André Dussollier dans «Tanguy, le retour» d'Etienne Chatiliez
Eric Berger, Sabine Azéma et André Dussollier dans «Tanguy, le retour» d'Etienne Chatiliez — SND
  • Dans « Tanguy, le retour », Etienne Chatiliez retrouve les personnages du premier volet.
  • Son héros, devenu quadragénaire, revient vivre chez ses parents avec sa fille adolescente.
  • Le film manque de punch et sent le réchauffé.

En 2001, Tanguy avait attiré plus de 4 millions de spectateurs curieux de découvrir ce presque trentenaire incapable de quitter le nid douillet de ses parents. En 2019, Tanguy, le retour permet de le retrouver en instance de divorce, revenu se réfugier chez papa-maman avec sa fille adolescente.

André Dussollier (papa), Sabine Azéma (maman) et Eric Berger (fiston) ont répondu présents au réalisateur de La Vie est un long fleuve tranquille et du Bonheur est dans le pré. « L’idée était de faire mentir ceux qui disent que le 2 est toujours moins bon que le 1 », déclare Etienne Chatiliez dans le dossier de presse. L’idéal, plus que l’idée, car le résultat l’est beaucoup moins. 20 Minutes explique pourquoi.

Ça sent le réchauffé

« 18 ans après, rien n’a changé », assure l’affiche du film. On n’aurait pas mieux dit : l’effet de surprise s’est envolé. Si la robe de chambre à carreaux de Tanguy est toujours flamboyante, elle est bien la seule. Ce quadragénaire sans gêne qui tape l’incruste chez ses darons est toujours le même. Il pique le beau petit pull bleu de papa, fait des taches sur les bouquins et se livre à des ébats bruyants et nocturnes sans se soucier du repos des chères têtes chenues.

Une fraîcheur douteuse

Entre le père et ses soucis de prostate, la mère et ses problèmes d’arthrose, l’humour frise la limite de péremption. Quand le personnage d’André Dussollier traite sa petite-fille de « salope » (probablement en référence à une réplique culte de La Vie est un long fleuve tranquille), on se sent plus gêné qu’amusé. Les maximes du style « Qui ne pète pas risque l’explosion » donnent une bonne idée de la subtilité de l’ensemble.

Un goût rance

La fille de Tanguy tombe amoureuse d’un lycéen chinois. La façon dont les Asiatiques sont dépeints fait partie d’un ensemble de clichés qu’on est surpris de retrouver en 2019. Le futur gendre obséquieux est un modèle du genre avec ses proverbes sur l’importance de la famille. Quant à l’imitation de l’accent chinois par André Dussollier, il semble que le néologisme « malaisant » ait été inventé pour la définir.